Décrocher du travail, ça fait un bien fou! La preuve.

Publié le 27/11/2017 à 06:09, mis à jour le 27/11/2017 à 13:01

Décrocher du travail, ça fait un bien fou! La preuve.

Publié le 27/11/2017 à 06:09, mis à jour le 27/11/2017 à 13:01

On ressent dès lors une liberté riche en enseignements sur soi... Photo: DR

Connaissez-vous Kim Auclair? Peut-être que oui, peut-être que non. Il s’agit d’une entrepreneuse, blogueuse et conférencière québécoise qui pétille d’intelligence et d’audace, à la tête de Niviti, une entreprise de services et de conseils dans le Web établie à Québec. Il s’agit également d’une auteure, qui a eu la gentillesse de me faire parvenir un exemplaire de son livre Dans la tête d’une entrepreneure - Mes débuts en affaires (Les Éditions Propulse, 2017).

Mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement

En le lisant, j’ai été particulièrement intéressé par le passage sur son premier voyage touristique en solo, qui lui a permis de découvrir la Normandie, Londres, Paris, Bruxelles et Amsterdam en 2016. Quel lien un voyage peut-il avoir avec l’expérience de quelqu’un qui se lance en affaires, et de manière générale, avec le travail de quelqu’un? Eh bien, un lien extraordinaire, comme vous allez le découvrir à votre tour, grâce à ces quelques extraits:

«C’était une période tranquille chez Niviti et j’avais besoin de m’évader un peu pour me ressourcer. J’en ai donc profité pour bloquer mes dates, choisir mes différentes destinations et préparer un tant soit peu mon voyage, à l’aide du livre Le Voyage pour les filles qui ont peur de tout de Marie-Julie Gagnon et Ariane Arpin-Delorme. (...)

«Pour faire ce premier voyage seule, j’ai donc tout simplement économisé pour acheter mon billet d’avion; parce qu’en principe c’est la plus grosse dépense à considérer. Afin de réduire au minimum les coûts, j’ai pris la décision d’éviter les hôtels le plus possible: c’est ainsi que j’ai fait la découverte du couchsurfing, qui consiste à dormir gratuitement chez des hôtes que nous ne connaissons pas, mais qui accueillent tout de même un ou deux voyageurs à la fois, plus ou moins régulièrement, en fonction de leurs occupations personnelles et professionnelles. Ces hôtes s’annoncent sur Internet. Il s’agit de regarder les profils et les commentaires laissés par d’autres voyageurs pour être en mesure de faire les bons choix d’hôtes habitant là où l’on entend se rendre.

«Des contacs d’affaires m’ont aussi accueillie durant ce voyage, et ces contacts m’ont référée à leurs amis, qui m’ont hébergée à leur tour durant tout mon périple.

«Bref, l’hébergement ne m’a pas coûté une fortune. (...)

«Et je suis partie! Que s’est-il passé, au juste, durant mon voyage de deux semaines et demie? Une chose fabuleuse: je me suis redécouverte! (...)

«J’ai compris que c’était là une belle façon de me développer à mon plein potentiel, de faire de belles découvertes, de bâtir ma propre vision des choses, ou encore d’attraper des idées neuves en plein vol que je pourrai ensuite exploiter à mon retour. Vous me direz que tout cela est évident. Pourtant, je peux vous dire que je croise nombre d’entrepreneurs qui ne me donnent pas l’impression d’avoir la moindre ouverture sur certains sujets… (...)

«J’ai compris que tout entrepreneur qui souhaite réellement se développer a intérêt à voyager, à s’inspirer de nouvelles rencontres et de nouvelles cultures. Bien entendu l’entrepreneur a besoin d’une base solide et d’un bon encadrement, mais aussi d’être poussé à faire son propre chemin. D’être créatif. D’arrêter de suivre le mouvement, un guide à la main. Et donc, d’explorer. (...)

«Depuis mon retour, j’ai de nouvelles idées non seulement pour faire avancer mon entreprise dans la direction où je désire l’emmener, mais aussi pour progresser sur le plan personnel. Oui, ce voyage m’a permis de réfléchir sur ma vie…

> Je sais maintenant que rien ne sert de tout planifier à l’avance

«Lors de ce voyage, tous mes transports étaient réservés à l’avance. Alors, chaque fois que je rencontrais des gens intéressants et que j’avais vraiment le goût de rester avec eux une journée de plus, je devais partir, vu que j’avais déjà réservé et payé mes billets. À trois reprises, si j’avais pu, j’aurais retardé mon départ. Du coup, j’ai compris que, comme en affaires, il est bon de planifier, mais aussi de laisser aller les choses comme elles viennent, sans les brusquer. J’ai également compris que je me mettais, de manière générale, trop de pression dans la vie. Il faut savoir être souple, histoire de faire place aux opportunités qui se présentent en chemin.

> Je sais maintenant qu’il ne faut jamais négliger le pouvoir de son réseau de contacts

«Lorsque j’ai annoncé mon départ en voyage solo par la biais de mon infolettre et des médias sociaux, j’ai reçu une tonne de suggestions de rencontres, de contacts présents là où je comptais me rendre. Ce geste m’a vraiment prise par surprise. Même si je savais déjà que j’avais un grand réseau de contacts, je ne m’attendais pas à bénéficier d’un tel élan de générosité. Grâce à cela, j’ai pu économiser énormément sur l’hébergement, j’ai été hébergée chez des gens qui parlaient français à Londres comme à Amsterdam, ce qui a grandement facilité mon voyage.

> Je sais maintenant qu’il ne faut pas avoir peur de laisser son entreprise de côté de temps en temps

«Ça peut vous paratre bizarre, mais une de mes principales craintes était de ne pas arriver à gérer à distance les impondérables de mon entreprise durant mon voyage. En fait, j’y suis arrivée sans problème, et même plus facilement que ce que j’anticipais, grâce au décalage horaire. Maintenant que je l’ai compris, j’ai confiance pour l’avenir : il me sera possible de repartir en voyage, quand je le souhaiterais.

> Je sais maintenant que chacun a sa propre façon d’apprendre

«En voyage, j’ai appris beaucoup de choses en peu de temps. Parce que je me suis intéressée à la culture et à la façon de vivre des gens que je rencontrais. Or, à l’école, j’avais toujours eu l’impression d’avoir du mal à apprendre, en particulier les notions théoriques. Cela m’a fait comprendre qu’on pouvait toujours apprendre, à condition de s’y prendre autrement, à sa façon. Pour moi, il a été bénéfique d’apprendre à travers les autres. Et ça pourrait bien être votre cas également…

> Je sais maintenant que chacun a sa propre façon de décrocher du travail

«Pour certains, décrocher du travail signifie aller dans le sud, profiter de la plage, loin de ses outils technologiques; bref, ne rien faire, et c’est très bien ainsi. Pour d’autres, tout comme moi, c’est se permettre de travailler à partir de n’importe où, en voyage par exemple, tout en se réservant de grandes périodes de temps pour visiter, découvrir, explorer et savourer. À mes yeux, il est très bénéfique de combiner ainsi travail et détente, en sachant mettre une véritable barrière entre les deux, le moment venu.

> Je sais maintenant qu’attendre après les autres empêche de réaliser ce qu’on veut vraiment faire

«Combien de fois vous êtes-vous dit que vous aimeriez faire telle ou telle chose, mais que ce n’était pas possible, car vous n’aviez personne pour vous accompagner? Quant à moi, ça m’est arrivé très souvent. Et pendant longtemps, je n’ai rien fait de particulier. Fort heureusement, le voyage en solo a tout changé : il m’a donné le goût de me surpasser, de vivre des moments uniques, de me rendre encore plus forte dans la vie de tous les jours.

> Je sais maintenant que le voyage est un moyen efficace de soigner son manque de confiance en soi

«Même si ça ne paraît pas souvent, en vérité, je manque de confiance en moi. Cet aspect de ma personnalité a été un obstacle au travail comme dans ma vie personnelle. Je travaille très fort pour m’améliorer. Ce voyage m’a permis de me découvrir autrement, de faire un bilan de ce qui compte le plus en moi. Cela m’a offert un précieux recul sur moi-même, et donc, de me voir sous un tout nouvel angle. Par exemple, j’ai fait le ménage dans les énergies négatives qui minaient ma vie, à savoir tout ce qui me tirait du jus pour rien, pour ne plus retenir que les choses qui me rendent heureuse et confiante.»

Voilà. Comme vous le voyez, Kim Auclair a retiré de précieux enseignements de son tout premier voyage en solo. Des enseignements inspirants pour chacun de nous, je pense. Ne gagnerions-nous pas, à notre tour, à voyager, à partir à la découverte de la différence, à nous exposer à la diversité? Oui, ne ferions-nous pas bien de nous consacrer un peu de temps à nous-mêmes, histoire de nous redécouvrir, de nous aborder sous un tout nouvel angle, de nous repositiver? Vous comme moi, nous connaissons la réponse à ces interrogations.

Que retenir de tout cela? Ceci, à mon avis:

> Qui entend trouver un nouvel élan au travail se doit de décrocher au moins une bonne fois. Il peut s’inspirer de l’expérience de Kim Auclair, qui a eu l’audace de voyager en solo alors qu’elle était peu habituée à voyager. Il peut se lancer dans n'importe quelle aventure, et ainsi s’ouvrir à la nouveauté et, par suite, en tirer une toute nouvelle façon de voir son quotidien au travail. Et - qui sait? - se mettre alors à triper au bureau comme jamais.

En passant, l’écrivain français Alphonse Karr a dit dans Le Chemin le plus court : «On ne voyage pas pour voyager, mais pour avoir voyagé».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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