Critique de la performance pure

Publié le 08/11/2011 à 09:27, mis à jour le 08/11/2011 à 09:27

Critique de la performance pure

Publié le 08/11/2011 à 09:27, mis à jour le 08/11/2011 à 09:27

Jésus-Christ peut être pris pour modèle, voire pour coach. «L'individu a-t-il assez de foi pour réaliser l'impossible? Est-ce qu'il a trouvé son système d'exercices? Ce sont là les seules questions qui s'imposent aujourd'hui. L'acrobatie vise des sommets. A mon avis, le Christ, lui aussi, doit être compris comme un acrobate. Ses paroles sur la croix, selon l'Évangile de Jean, "C'est accompli", représentent une phrase typique d'athlète, articulée au sommet du "savoir-souffrir"!», a-t-il poursuivi.

Enfin, la troisième et dernière partie du livre est consacrée aux «lieux d’entraînement». C’est tout bonnement qu’on ne s’entraîne pas n’importe où et n’importe comment. Le philosophe et recteur de l'Université des arts et du design de Karlsruhe (Allemagne) indique que cela se retrouve dans nombre de creusets formateurs : les écoles mises au point par les philosophes grecs, les casernes pour les militaires, les monastères pour les religieux, etc. Il convient donc de trouver l’endroit idoine pour soi, en fonction des progrès que l’on vise personellement.

«Je propose une réévaluation de la civilisation moderne du point de vue des exercices - tout en renouant avec les traditions antiques de la vie "ascétique". N'oublions pas que le mot grec askesis signifie tout simplement "entraînement". Aujourd'hui, la forme la plus répandue du souci de soi, pour rappeler ce terme stoïque, c'est l'exercice sportif. Il représente ce que j'appelle "l'ascèse déspiritualisée" de notre époque.

«Pour nous, "être" et "être en forme" revient à la même chose. Nous vivons à un moment de la civilisation où la nécessité de la performance a pénétré nos vies de fond en comble. Mon livre pourrait porter le sous-titre : "Critique de la performance pure". Bien sûr, il existe actuellement une contre-culture de joyeux perdants qui rêvent l'insurrection et la subversion du "système" par la paresse et par un certain laisser-aller, mais les jolis perdants sont incapables de servir de modèles à une société fondée sur les exigences de la performance. Plus que jamais, il nous faut de vrais modèles pour réorienter nos vies», a-t-il dit.

Voilà… Œuvre grandiose? Vaste fumisterie? Qu’en pensez-vous? On le voit bien, Peter Sloterdijk ne laisse jamais indifférent…

L’écrivaine française Marguerite Yourcenar a écrit dans Alexis ou le traité du vain combat : «Tous nous serions transformés si nous avions le courage d’être ce que nous sommes»…

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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