Critique de la performance pure

Publié le 08/11/2011 à 09:27, mis à jour le 08/11/2011 à 09:27

Critique de la performance pure

Publié le 08/11/2011 à 09:27, mis à jour le 08/11/2011 à 09:27

La figure de l’acrobate est, à mon sens, centrale dans cet ouvrage. Le leader de demain sera un acrobate, ou il ne sera pas. Il fera preuve de souplesse, de vivacité, de rapidité, d’efficacité, d’audace, de courage et même de résilience, bref d’agilité. Des qualités qui seront absolument nécessaires pour survivre dans un univers appelé à muter très rapidement…

D’après le philosophe, les «acrobates de demain» auront tous un point en commun : leur ascétisme. Leur quoi? Leur ascétisme, c’est-à-dire leur rigueur de vie constante visant à perfectionner le corps et l’esprit. Ce terme peut être utilisé pour décrire tout ce que s’imposent les athlètes, dans l’espoir de devenir, un jour, un champion olympique. Pour appuyer son propos, M. Sloterdijk commente la vision de Ludwig Wittgenstein de «la culture comme observance», qui envisage la culture comme un ensemble de règles similaires aux règles monastiques. Oui, il va jusque-là…

Dans la deuxième partie de Tu dois changer ta vie!, le philosophe prône les «procédures d’exagération». De quoi est-il question? D’une méthode inusitée pour se perfectionner. Ni plus ni moins. On peut grosso modo la décrire ainsi :

> Rompre avec son milieu d’appartenance;

> Aspirer à égaler un modèle absolu (un saint, un héros, etc.);

> Chercher un «maître» pouvant servir de coach personnel.

J’en vois d’ici quelques-uns qui sourcillent en lisant ces lignes. Si, si,… «J’ai déjà lu ça mille fois ailleurs, ça n’a rien de neuf, ce que nous propose ce philosophe qui surfe sur la vague du développement personnel», pensent-ils probablement. Mais voilà, penser de la sorte est erroné, en ce sens que M. Sloterdijk insiste sur le fait qu’il faut effectuer une véritable révolution personnelle pour espérer exceller, et non procéder à quelques menus changements de vie homéopathiques. Comme Goethe dans son Faust, il clâme haut et fort : «J’aime celui qui désire l’impossible». «Aspirer à l’impossible, c’est la dynamique des révolutions réelles. Attention, alors : le geste révolutionnaire ne réside pas dans la rupture violente, mais dans l’exercice transformateur», a-t-il expliqué, en soulignant qu’«il ne faut pas oublier que nous suivons toujours les traces d’une série de révolutions mentales dont les hautes civilisations sont les résultats».

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...