Une autre anecdote, découverte par l'équipe de Freakonomics, est survenue il y a peu de temps de cela. En 2007, au Fort Benning, chez nos voisins du Sud. Cette base militaire établie à proximité de la ville de Columbus (Géorgie) occupe une superficie grande comme deux fois Atlanta et est couverte de vastes zones de nature, qui servent aux entraînements des soldats. Sa particularité : la présence de cochons sauvages, de beaucoup de cochons sauvages, qui font des ravages dans les plantations et les jardinets des maisons.
Un programme de limitation de la population de cochons sauvages a été instauré, consistant en une prime de 40 dollars par queue de cochon rapportée. Chaque chasseur pouvait faire ce qu'il voulait des corps des bêtes, l'emmener avec lui pour sa consommation personnelle de viande ou les laisser sur place. L'idée, c'était que cela représenterait une occupation distrayante pour les soldats durant leurs journées de congé.
Une estimation préalable avait été faite par des chercheurs de l'Université Auburn : un millier de bêtes devait vivre au sein de la base militaire. Pourtant, après une année et demie de chasse, quelque 1 500 queues de cochons ont été apportées par les soldats. Et surtout, les cochons sauvages faisaient visiblement toujours autant de dégâts.
Vous l'avez deviné, l'explication résidait dans l'effet cobra : des petits malins se sont mis à faire le tour des éleveurs de porcs du coin pour leur acheter, 10 dollars pièce, la queue des cochons tués.
Bon, toutes ces histoires prêtent à sourire. Pourtant, elles témoignent d'un danger réel pour nos sociétés. Stephen Dubner a pris un exemple dans son émission de radio diffusée sur le Web : les marchés du carbone.
Il s'agit d'un outil de politique publique qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, des gaz responsables du réchauffement climatique de la planète. Le principe est simple : faire payer les pollueurs, soit les émetteurs de ces gaz en fonction de la gravité de leur nuisance.