Connaissez-vous l'effet cobra?

Publié le 25/10/2012 à 06:09, mis à jour le 25/10/2012 à 06:08

Connaissez-vous l'effet cobra?

Publié le 25/10/2012 à 06:09, mis à jour le 25/10/2012 à 06:08

Ainsi, le gouverneur britannique de Delhi trouvait qu'il y avait trop de cobras dans les rues de la ville et a décidé d'éradiquer ce fléau. Et il a déclaré qu'une prime serait attribuée à toute personne lui apportant un cobra mort. Les cobras morts se sont mis à affluer, pour le plus grand contentement des Britanniques. Mais voilà, on en trouvait toujours autant dans les rues de Delhi. Comment expliquer ce mystère? Très simplement : les Indiens s'étaient mis à faire l'élevage de cobras.

Quand le gouverneur a réalisé cela, il a aussitôt arrêté d'offrir une prime pour les cobras morts. Et qu'ont alors fait les éleveurs de leurs serpents désormais dénués de toute valeur financière? Ils les ont relâché dans la nature, si bien que le fléau s'est aggravé.

Les anecdotes semblables sont nombreuses. L'une d'elles est survenue au début du 20e siècle, au Vietnam, lors de la colonisation, cette fois-ci, des Français. Ces derniers ont entrepris la refonte du plan d'urbanisme d'Hanoï, et ont mené à bien l'installation d'un vaste réseau d'égouts. Le hic? C'est que ces égouts modernes ont fait des heureux inattendus : les rats, qui pouvaient ainsi circuler tranquillement d'un point à l'autre de la ville, quand bon leur semblait.

Quand les Français qui habitaient les belles maisons des quartiers huppés d'Hanoï ont commencé à voir des rats un peu partout chez eux, comme sortis de nulle part, ils se sont inquiétés. Et quand une épidémie de peste a éclos, ils se sont mis à paniquer. Il a vite été décrété une prime pour toute queue de rat apportée aux autorités françaises.

Que s'est-il passé? D'après les travaux de Michael Vann, un professeur d'histoire de l'Université d'État de Sacramento (États-Unis), des centaines de queues ont été apportées durant la première semaine. Puis, le nombre s'est mis à grimper de manière phénoménale, pour culminer à – tenez-vous bien! – 20 000 par jour, quelques semaines plus tard. Oui, 20 000 queues de rats par jour, le record étant très exactement de 20 114 queues, le 12 juin 1902.

Le problème a-t-il été de la sorte résolu? Pas du tout. Le temps passait, et les rats semblaient tout aussi nombreux dans les égouts d'Hanoï. Détail curieux : des rats sans queue ont été aperçus, un jour, par des Français en périphérie de la ville. Une enquête a été lancée, menant à la découverte de fermes d'élevage de rats en banlieue, lesquels, une fois la queue coupée, étaient relâchés dans l'espoir de voir les animaux se multiplier le plus possible.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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