Pour cela, ils ont procédé à trois expériences dont je vais tenter de vous donner la substantifique moëlle, en vous décrivant la première. Il a été proposé à 39 personnes de répondre à un questionnaire, isolées dans un cubicule. Celui-ci demandait de donner des détails sur le dernier cadeau que la personne a faite, que ce soit pour elle-même ou pour un proche. Des détails sur leur choix, sur ce qu,elles ont ressenti en l’offrant, sur la réaction que cela a déclenché chez l’autre, etc.
Puis, les participants ont dû répondre à d’autres questions qui leur étaient présentées comme secondaires, mais qui en réalité étaient primordiales. Celles-ci étaient en lien avec l’environnement. Par exemple, le cadeau choisi l’avait-il été en fonction de critères environnementaux?
Enfin, les participants, qui étaient rémunérés 9 euros pour le temps consacré à l’étude, ont été invités à faire un don à une ONG dédiée à la préservation de l’environnement. Le don serait fait à partir de leur rémunération, libre à eux d’en indiquer le montant (entre 0 et 9 euros, donc).
Résultats? «Indubitablement, la perception que l’on a de soi affecte nos actions individuelles. Autrement dit, les personnes qui ont un soi relationnel et un soi collectif développés considèrent que leurs faits et gestes ont une grande importance pour l’ensemble de la société, et sont donc plus enclines que les autres à adopter des comportements socialement responsables. Quant à celles qui ont un soi indépendant développé, elles sont moins portées à agir de manière socialement responsable parce qu’elles croient que, quoi qu’elles fassent, cela n’a guère d’influence sur leur environnement», est-il indiqué dans l’étude.
L’intérêt de cet trouvaille saute aux yeux : les trois chercheurs ont mis au jour «un outil de motivation prometteur pour inciter autrui à agir de manière plus responsable», et par conséquent, à «changer de comportement ou d’idée». Rien de moins. Quel outil, au juste? «La connectivité», disent-ils.
La «connectivité», qu’est-ce à dire? «Nos résultats montrent que le sentiment d’être efficace dans ce que l’on entreprend – et donc dans nos agissements socialement responsables – peut être accru en jouant sur différentes cordes sensibles, à savoir l’appartenance, l'importance et le rayonnement. Ces cordes peuvent être regroupées en une seule, si l’on veut, celle de la connectivité», expliquent les trois chercheurs.