> Routine. Après une carrière de 30 années en politique, Morris Udall a abandonné d’un coup tous ses mandats, en disant qu’il était «lassé» et qu’il ne parvenait plus à être «assez rigoureux dans (son) travail».
> Chute de performance. Le signe avant-coureur est décelable lorsqu’on ne veut plus – ou ne parvient plus – à remplir de menues tâches. Car cela indique que l’on se sent moins impliqué dans ce que l’on fait, et que graduellement on va chercher à en faire de moins en moins, au lieu de vouloir tout faire pour connaître un succès éclatant.
Bien entendu, on pourrait trouver d’autres raisons personnelles, si l’on y réfléchissait plus longuement. Mais on peut tout de suite passer aux autres, en particulier celles qui sont liées à la moralité…
2. Dilemmes moraux
Un employé, surtout s’il occupe un poste à responsabilités, peut se retrouver, un jour, dans une impasse professionnelle en raison d’un dilemme moral. Une situation insoutenable dont la seule sortie de secours semble être la démission.
> Éthique. Si l’on ne dispose pas des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs – ou si ceux-ci sont réduits en cours de route – pour des motifs discutables sur le plan éthique, alors la personne concernée peut considérer l’éventualité de jeter l’éponge.
> Pression indue. Le ou les supérieurs hiérarchiques peuvent exiger de leur employé de commettre un acte illégal, ou du moins contrevenant à l’éthique. En 1973, le procureur Archibald Cox a donné l’ordre au président Nixon de lui remettre tous les enregistrements effectués en cachette par lui-même dans le bureau ovale. Nixon a refusé, prétextant que cela risquait de nuire à la sécurité des Etats-Unis, en cette période de vives tensions entre Israël et ses voisins arabes. Et Cox a insisté.
Le président des États-Unis a alors demandé à Elliot Richardson, le tout nouveau procureur général, de retirer le dossier des mains de Cox. Il a fait passer le message par son chef de cabinet Alexander Haig, qui a reçu pour toute réponse : «Je ne peux pas faire ça». Richardson était déchiré par la situation où il était : il devait la progression fulgurante de sa carrière à Nixon, mais il savait aussi qu’il n’y avait aucun motif valable pour écarter Cox. Haig est revenu à la charge, en disant : «Vous virez Cox, puis vous démissionnez». Mais là encore, Richardson a refusé : un tel geste aurait gravement nui à son image, d’autant plus qu’il était pressenti comme un candidat républicain potentiel pour les prochaines présidentielles. Il a donc tenu ferme, et tout le monde connaît la suite de l’histoire.