Comment savoir quand il faut dire «stop»?

Publié le 04/04/2012 à 09:22, mis à jour le 09/04/2012 à 14:22

Comment savoir quand il faut dire «stop»?

Publié le 04/04/2012 à 09:22, mis à jour le 09/04/2012 à 14:22

> Routine. Après une carrière de 30 années en politique, Morris Udall a abandonné d’un coup tous ses mandats, en disant qu’il était «lassé» et qu’il ne parvenait plus à être «assez rigoureux dans (son) travail».

> Chute de performance. Le signe avant-coureur est décelable lorsqu’on ne veut plus – ou ne parvient plus – à remplir de menues tâches. Car cela indique que l’on se sent moins impliqué dans ce que l’on fait, et que graduellement on va chercher à en faire de moins en moins, au lieu de vouloir tout faire pour connaître un succès éclatant.

Bien entendu, on pourrait trouver d’autres raisons personnelles, si l’on y réfléchissait plus longuement. Mais on peut tout de suite passer aux autres, en particulier celles qui sont liées à la moralité…

2. Dilemmes moraux

Un employé, surtout s’il occupe un poste à responsabilités, peut se retrouver, un jour, dans une impasse professionnelle en raison d’un dilemme moral. Une situation insoutenable dont la seule sortie de secours semble être la démission.

> Éthique. Si l’on ne dispose pas des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs – ou si ceux-ci sont réduits en cours de route – pour des motifs discutables sur le plan éthique, alors la personne concernée peut considérer l’éventualité de jeter l’éponge.

> Pression indue. Le ou les supérieurs hiérarchiques peuvent exiger de leur employé de commettre un acte illégal, ou du moins contrevenant à l’éthique. En 1973, le procureur Archibald Cox a donné l’ordre au président Nixon de lui remettre tous les enregistrements effectués en cachette par lui-même dans le bureau ovale. Nixon a refusé, prétextant que cela risquait de nuire à la sécurité des Etats-Unis, en cette période de vives tensions entre Israël et ses voisins arabes. Et Cox a insisté.

Le président des États-Unis a alors demandé à Elliot Richardson, le tout nouveau procureur général, de retirer le dossier des mains de Cox. Il a fait passer le message par son chef de cabinet Alexander Haig, qui a reçu pour toute réponse : «Je ne peux pas faire ça». Richardson était déchiré par la situation où il était : il devait la progression fulgurante de sa carrière à Nixon, mais il savait aussi qu’il n’y avait aucun motif valable pour écarter Cox. Haig est revenu à la charge, en disant : «Vous virez Cox, puis vous démissionnez». Mais là encore, Richardson a refusé : un tel geste aurait gravement nui à son image, d’autant plus qu’il était pressenti comme un candidat républicain potentiel pour les prochaines présidentielles. Il a donc tenu ferme, et tout le monde connaît la suite de l’histoire.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...