Comment rompre avec le favoritisme?

Publié le 04/02/2014 à 09:10, mis à jour le 04/02/2014 à 08:43

Comment rompre avec le favoritisme?

Publié le 04/02/2014 à 09:10, mis à jour le 04/02/2014 à 08:43

Le risque de démotiver est grand... Photo: DR

Cela arrive tous les jours au travail. Un manager a deux tâches à confier, il doit en attribuer une à un membre de son équipe (X) et l'autre, à un autre membre (Y). Il lui faut alors tenir compte d'un nombre impressionnant de variables : lequel des deux sera le plus à même de mener à bien la tâche A? Et lequel, la tâche B? X risque-t-il de se montrer jaloux de Y s'il lui confie la tâche B? Et inversement? Etc.

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Mon livre : Le Cheval et l'Âne au bureau

Souvent, la mission semble ardue, pour ne pas dire impossible. Et pourtant, il y a sûrement un moyen d'y parvenir au mieux, quel que soit le cas de figure rencontré. C'est du moins ce que se sont dit deux professeurs d'économie de l'Université Érasme de Rotterdam (Pays-Bas), Jurjen Kamphorst et Otto Swank. Et ce qu'ils ont mis au jour dans leur étude intitulée Don't demotivate, discriminate me paraît tout bonnement lumineux…

Les deux chercheurs néerlandais ont adopté une approche économétrique de la question. En l'occurrence, ils ont élaboré un modèle de calcul permettant de déterminer ce qu'a de mieux à faire une personne confrontée à un problème épineux. Ici, le premier scénario analysé était le suivant :

> Omniscience. Le manager a une connaissance parfaite des deux employés à qui il entend confier deux tâches distinctes. C'est-à-dire qu'il connaît les forces et les faiblesses de chacun, et est donc en mesure de bien évaluer les chances de réussite de chacun.

> Clones. Les deux employés sont des "clones", en ce sens qu'ils ont tous les deux les mêmes compétences et sont disposés à fournir le même effort pour atteindre les objectifs qui leur seront fixés. Bref, rien ne les distingue a priori : X = Y.

> Comme une promotion. Les deux tâches sont "similaires", en ce sens qu'elles ont la même importance aux yeux du manager : A = B. Cela étant, A est perçue par les employés comme une promotion, parce que "prestigieuse", ce qui n'est pas le cas pour B.

> Favoritisme. Seule véritable particularité : la présence d'une variable, celle du favoritisme. C'est-à-dire que le manager a une petite préférence, en général, pour X par rapport à Y. Disons, par exemple, qu'ils partagent tous les deux une même passion, l'œnologie : tous les deux trippent sur les vins rouges californiens et aiment échanger entre eux des infos à ce sujet, sans s'en cacher de leurs collègues; ce dont est exclu B, que l'alcool répugne.

On le voit bien, ce cas de figure est purement théorique. Et pourtant, il a permis aux chercheurs de découvrir des choses passionnantes :

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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