Comment retenir ses meilleurs employés?

Publié le 20/10/2011 à 09:14, mis à jour le 21/10/2011 à 13:29

Comment retenir ses meilleurs employés?

Publié le 20/10/2011 à 09:14, mis à jour le 21/10/2011 à 13:29

Maintenant, regardons ce que Markov nous apprend sur notre employeur et sur notre employé. Dans un premier temps, la méthode suivie permet de déterminer les seuils fatidiques, celui où l’employeur devient insatisfait de la performance de l’employé ainsi que celui où l’employé devient insatisfait des conditions offertes par l’employeur. Puis, elle indique quelle stratégie l’un comme l’autre devrait adopter dès lors qu’on approche des seuils fatidiques.

De fait, quand l’employeur commence à douter de la capacité de l’employé à atteindre les objectifs qui lui ont été fixés, le mieux pour l’employé est alors de partir au plus vite, sans attendre que le constat ait été fait de son incompétence. Inversement, quand l’employé donne des signes d’un prochain départ sous d’autres cieux, le mieux pour l’employeur est de le virer au plus vite, car celui-ci n’est déjà plus aussi productif qu’il devrait l’être. Bref, les deux chercheurs ont découvert que lorsqu’un doute s’installe, rien ne sert de tergiverser.

Ce n’est pas tout. Loin de là. Le plus intéressant est à venir… MM. Kwon et Yoo ont creusé un peu plus leurs trouvailles, en considérant que les deux joueurs n’étaient pas forcément très bien informés, et évoluaient donc dans un certain flou artistique. Par exemple, on peut estimer que l’employeur n’a pas tous les moyens nécessaires pour correctement évaluer la performance de son employé. Ou encore, que l’employé ne sait pas vraiment s’il répond ou non aux attentes, s’il devrait en faire plus, ou au contraire un peu moins. Prendre une décision radicale comme virer l’employé ou présenter sa démission est dès lors moins évidente…

Les deux chercheurs ont bien fait de tenir compte de ce point, car l’on entre ainsi dans le quotidien des employés et des employeurs, n’est-ce pas? Il ont d’autant mieux fait que cela leur a permis de mettre au jour un véritable petit bijou en matière de management et de leadership, à mon avis. Oui, ils ont eu la surprise de découvrir que le fait que les informations disponibles sont incomplètes et symétriques a pour conséquence que moins il y a d’informations fiables, plus les deux joueurs restaient ensemble longtemps, satisfaits l’un comme l’autre du résultat ainsi obtenu. C’est-à-dire que moins ils en savent, mieux ils se portent. Dit autrement, plus en savent, plus ils risquent de se blesser mutuellement, en déclenchant une décision irrémédiable.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...