Comment résoudre un dilemme?

Publié le 28/01/2013 à 09:09, mis à jour le 31/01/2013 à 14:54

Comment résoudre un dilemme?

Publié le 28/01/2013 à 09:09, mis à jour le 31/01/2013 à 14:54

Que constate-t-on lorsqu'on songe aux choix faits par Jack Bauer? Qu'ils sont variables. Tantôt il se montre un utilitariste de l'acte, tantôt utilitariste de la règle, tantôt même déontologiste. «Le fait que la plupart des personnages de 24, contrairement aux apparences, n'incarnent pas monolithiquement une théorie morale particulière mais oscillent sans cesse entre plusieurs est réaliste, car nous adoptons, nous aussi, une position mixte face aux dilemmes : nous sommes moralement inconstants», indique le chercheur de McGill. Et de souligner : «Les divisions théoriques ne valent qu'en théorie».

Alors? Retour à la case départ? Aucun moyen de s'extraire de l'impasse? Heureusement, il y a une solution. Il convient de dépasser l'approche théorique – qui présente tout de même l'intérêt de mieux identifier la nature du dilemme auquel on est confronté – et de recourir, pour chacun de nous, à son ethos…

«L'utilitarisme et le déontologisme ont en commun d'évaluer rationnellement les actions envisageables», indique-t-il. Leur limite vient donc du fait qu'elles ne tiennent pas vraiment compte du caractère moral de celui qui doit faire un choix. Ou plutôt, de son caractère irrationnel, «de ce qu'Aristote appelait son ethos».

L'ethos? C'est grosso modo notre manière d'être en général dans la vie, nos valeurs que trahissent nos petites habitudes. La joie, le courage, la mollesse, entre autres, sont ainsi considérés par Aristote comme des éthê, si l'on prend en ligne de compte leur dimension morale : qu'est-ce qui, d'habitude, nous rend joyeux? S'agit-il de choses morales, ou immorales? Et s'agit-il de choses qui influencent, ou non, notre moralité?

«Face au dilemme – torturer ou pas un terroriste pour savoir où se trouve une bombe nucléaire –, le téléspectateur ne s'engage généralement pas dans une approche rationnelle qui le conduirait à choisir entre le déontologisme (ne pas torturer, car c'est illégal et immoral) et l'utilitarisme (torturer, si cela produit de meilleures conséquences pour le plus grand nombre). Il adopte plutôt une approche éthique, et s'en remet à l'ethos des personnages», explique M. Jeangène Vilmer.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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