Comment pouvez-vous gagner en souplesse mentale?

Publié le 11/12/2017 à 06:06, mis à jour le 11/12/2017 à 06:25

Comment pouvez-vous gagner en souplesse mentale?

Publié le 11/12/2017 à 06:06, mis à jour le 11/12/2017 à 06:25

La souplesse permet d'accomplir des prouesses... Photo: DR

Vous comme moi, nous souffrons d'un même mal : les idées reçues. Oui, ces raccourcis mentaux qui nous permettent de faire face, en un clin d'oeil, à n'importe quelle situation. Du moins, le croyons-nous...

Les idées reçues, c'est, en vérité, ce boss qui nous dit qu'il faut remplir nos tâches «comme ça, et pas autrement, parce qu'on a toujours fait comme ça depuis vingt-cinq ans». Ou c'est encore ce collègue qui répond toujours «oui, mais non» à tout ce qu'on avance. Bref, c'est ce qui nous empêche de progresser, individuellement comme collectivement.

Comment combattre nos idées reçues? Comment nous ouvrir un peu plus à la nouveauté, pour ne pas dire à la différence? Eh bien, j'ai peut-être une suggestion à vous faire, tirée d'un livre passionnant, Apprendre à être heureux – Cahier d'exercices et d'astuces (Belfond, 2010) de Tal Ben-Shahar, un ex-professeur de psychologie positive de Harvard qui a cofondé Potentialife, une entreprise de formation en leadership. Il s'agit d'un extrait qui traite de souplesse et de rigidité mentales. Regardons ça ensemble...

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«Carol Dweck, professeure de psychologie sociale à Stanford, établit une distinction entre ces deux attitudes, écrit-il. Faire preuve de rigidité mentale, c'est croire que nos capacités (intelligence, aptitudes physiques, personnalité, compétences relationnelles) sont gravées dans le marbre. Soit on est doué, auquel cas on réussit à l'école, au travail, en sport et dans ses relations aux autres; soit on est irrémédiablement déficient, donc voué à l'échec.

«Inversement, si on est souple, on sait que ces facultés sont adaptables, qu'elles peuvent changer, et changent en effet, tout au long de la vie. On naît avec certaines capacités, mais ce ne sont que des données de départ – pour réussir, il faut se donner du mal, y mettre le temps qu'il faut, fournir de gros efforts.

«À l'occasion d'une étude, Carol Dweck a montré qu'on pouvait induire l'un ou l'autre de ces états d'esprit au moyen... d'une simple phrase! En félicitant les volontaires d'une expérience pour l'effort fourni, et non pas pour leur intelligence, on les amenait ainsi à accomplir de meilleures performances qu'un groupe témoin, pour des tâches identiques; et en plus, ils étaient dès lors plus heureux. Sa conclusion était troublante : les paroles de tous les jours peuvent avoir un impact considérable sur nos proches. Ce qui signifie qu'il est aisé pour un leader d'avoir une influence très positive. Il lui suffit de prendre l'habitude de féliciter autrui pour les efforts fournis, pour ce qui est de son ressort, et surtout pas pour, disons, son intelligence, sur laquelle il n'a aucun contrôle. (...)

«En conséquence, chacun de nous peut évoluer vers plus de souplesse mentale. Il faut, pour y parvenir, se mettre en situation de s'autoféliciter, histoire de s'encourager à fournir les efforts nécessaires pour évoluer vers des idées neuves et positives.

«Prenons un exemple concret. Nous avons tous notre petite opinion sur nos points forts et nos points faibles mentaux : «Je suis mauvais en maths», «Je me vexe facilement», «Je suis incapable de me décider rapidement»,... Ces idées reçues s'enracinent souvent dans ce que nous avons vécu au cours des premières années de notre vie, et il est difficile de s'n débarrasser une fois qu'on les a intégrées.

«Vous est-il arrivé d'être découragé concernant telle ou telle aptitude, tel ou tel talent, en vous fondant sur ce qu'on vous avait dit ou sur ce que vous vous étiez vous-même mis en tête? Si tel est le cas, j'ai un petit exercice pour vous:

– Mettez par écrit cinq idées reçues concernant vos propres limites au travail, des limites liées à vous-mêmes et non pas à une condition particulière de votre milieu de travail (ex.: «Il m'est pénible de prendre la parole en public», «J'ai toujours du mal à faire la synthèse de plusieurs documents»,...).

– Si vous vous en souvenez, dites pourquoi vous êtes parvenu à cette conclusion; et ce, pour chacune des cinq idées reçues.

– Interrogez-vous quant aux fondements rationnels de cette conclusion, idée reçue après idée reçue. Et indiquez par écrit, en une phrase complète, en quoi chacune d'elles repose en grande partie sur une ou des émotions spécifiques.

– Demandez-vous maintenant s'il y a des choses que vous voudriez changer, mieux réussir, améliorer à force de travail. Puis, indiquez tout cela sur votre feuille de papier.

– Enfin, prenez la ferme résolution de travailler au moins un des chantiers ainsi mis au jour. Si possible, en établissant d'emblée un plan de match, composé d'étapes réalistes du point de vue de vos ressources et du temps dont vous disposez. Pour ce faire, un petit truc : identifiez l'un de vos talents qui s'est apprécié au fil du temps (ex.: votre jeu au tennis), et adaptez votre plan de match pour la nouvelle compétence à améliorer sur l'évolution que vous avez connue concernant le tennis.»

Voilà. Grâce à cet exercice concocté par Tal Ben-Shahar, il vous est possible de gagner en souplesse mentale. De vous interroger quant à l'une de vos idées reçues, au point de déceler une idée neuve et – qui sait? – de la faire vôtre. Dans tous les cas, cela vous permettra au moins de vous offrir à ce que vous refusiez, inconsciemment, de considérer une seule seconde. Pas mal, n'est-ce pas?

En passant, le sage chinois Lao Zi disait : «Dureté et rigidité sont compagnons de la mort. Fragilité et souplesse sont compagnons de la vie».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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