Comment plaire à vos collègues (et même à votre boss)?

Publié le 11/04/2016 à 06:25

Comment plaire à vos collègues (et même à votre boss)?

Publié le 11/04/2016 à 06:25

Les 5@7 sont souvent des occasions en or de nouer de nouveaux liens... Photo: DR

Au bureau, impossible de réussir quoi que ce soit sans les autres. D’où la nécessité de savoir nouer des liens avec autrui, et mieux encore, d’évoluer au sein de son écosystème grâce à ces liens-là. En harmonie avec tous, non pas au détriment des uns ou des autres.

Mais voilà, vous me direz que c’est facile à dire. Qu’il y a toujours un parasite quelque part. Qu’on ne peut pas se montrer bon envers tout le monde, car le psychopathe de service en profitera sans hésiter pour vous tondre la laine sur le dos. Etc.

Je sais, je sais, je sais… C’est là la rengaine classique. Une rengaine que j’aimerais faire taire une bonne fois pour toutes à l’aide... d’un jésuite du Siècle d’or espagnol, Baltasar Gracian y Morales! Et de son ouvrage Oraculo manual et arte de prudencia publié en 1647 et traduit en français par L’Homme de cour.

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De quoi s’agit-il? D’une compilation de 300 maximes commentées visant à proposer différentes solutions à ceux qui souhaitent briller en société. Donc, de conseils que vous et moi pouvons mettre en pratique dès aujourd’hui, tant ils sont pratiques et universels. Cela va de «Parler net» à «Tirer quelques coups en l’air» en passant par «Ne pas être une colombe en tout» et autres «Ne jamais donner satisfaction à ceux qui n’en demandent point».

«Savoir vivre est aujourd’hui le vrai savoir.» Cette phrase sans âge est tirée de l’ouvrage de l’homme d’Église et donne le ton à celui-ci. C’est que Gracian ne voit dans le monde que vanités, jeux d’apparence, dissimulations et profits qui écrasent tantôt les uns, tantôt les autres. Et qu’il convient par conséquent à chacun de nous d’y faire face par «notre universalité» : l’être humain est «un abrégé de tout l’univers», qui peut, par l’apprentissage, devenir «un univers de connaissance et de vertu», assure-t-il.

Nous nous devons ainsi de faire preuve d’ingéniosité, mais sans que tous les coups soient permis pour autant. Pour preuve, la toute dernière prière de son ouvrage : «Enfin, être saint».

Cela vous parle-t-il? Je l’espère de tout coeur, et vais de ce pas partager avec vous quelques extraits qui vous donneront, j’en mettrais ma main au feu, l’envie d’en lire davantage…

Connaître son défaut dominant

«Chacun en a un, qui fait un contrepoids à sa perfection dominante; et si jamais on le laisse s’exprimer, il se met à dominer en tyran. Que l’on commence donc à lui faire la guerre en la lui déclarant; et que ce soit manifeste. Car s’il est connu, il sera vaincu.

«Pour être maître de soi, il est besoin de réfléchir sur soi. Si une fois cette racine des imperfections est arrachée, l’on viendra bien à bout de toutes les autres.»

Faire, et faire paraître

«Les choses ne passent point pour ce qu’elles sont, mais pour ce qu’elles paraissent être. Savoir faire, et le savoir montrer, c’est donc double savoir. Ce qui ne se voit point est comme s’il n’était point. (...)

«Le bon extérieur est ainsi la meilleure recommandation de la perfection intérieure.»

Laisser sur sa faim

«Il faut laisser les gens avec le nectar sur les lèvres. Le désir est la mesure de l’estime. C’est une finesse de bon goût que de provoquer la soif, et de ne la contenter jamais entièrement. Le bon est doublement bon lorsqu’il y en a peu. (...)

«L’unique règle de plaire est de trouver un appétit que l’on a laissé affamé.»

Se couvrir de la peau du renard quand on ne peut pas se servir de celle du lion

«Savoir céder au temps, c’est excéder. Celui qui vient à bout de son dessein ne perd jamais sa réputation; l’adresse doit suppléer à la force.

«Si l’on ne saurait aller par le chemin royal de la force ouverte, il faut prendre la route détournée de l’artifice; la ruse est bien plus expéditive que la force.

«Les sages ont plus souvent vaincu les braves, que les braves n’ont vaincu les sages.»

Fascinant, n’est-ce pas? Et ô combien pertinent, même cinq siècles plus tard. À vous, maintenant, de vous en inspirer pour grandir au travail non pas au détriment des autres, mais bel et bien grâce à eux.

En passant, une dernière pensée de Gracian : «Il faut être tel que l’on n’ait point à rougir devant soi-même».

 

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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