Le problème est bel et bien qu’après avoir innové une fois, il est très complexe de véritablement innover encore une fois. Et ce, en raison du fait qu’on évolue dans une méthode routinière pour innover.
D’où l’immense intérêt d’innover dans sa façon d’innover! Et je crois en avoir trouvé le moyen, dans une étude intitulée Question of maintaining innovative activities: Proposing a cognitive grid of creativity et signé par deux professeures françaises de management, Cécile Ayerbe, de l’ESC Montpellier, et Cécile Fonrouge, de l’Institut de recherche en gestion de l’Université Paris-Est. Celle-ci montre que l’on peut faire preuve de créativité tout autrement…
Ainsi, on peut voir l’innovation comme découlant de la masse de connaissances dont dispose une équipe et de la manière dont elle l’exploite, d’après les deux chercheuses. Pour innover en permanence, il convient dès lors de réorganiser sans cesse ses connaissances. Il s’agit là d’une approche dite «cognitive»…
Maintenant, comment s’y prendre pour «réorganiser ses connaissances»? Pour le savoir, Mmes Ayerbe et Fonrouge ont analysé la manière dont s’y sont prises cinq PME françaises pour enchaîner les innovations. Ces PME étaient : Pellenc, spécialisée dans le matériel nécessaire pour la culture d’arbres; Istar, dans les images par satellite; Innovtech, dans les instruments de mesure; Syntex, dans les images de synthèse; et IDM, dans la biopharmaceutique. Elles ont, au fil des années, conçu et mis au point différentes innovations, certaines découlant des précédentes, d’autres, pas forcément.
Les deux chercheuses ont procédé à des entrevues avec une douzaine d’employés clés de chacune des PME et ont eu accès aux dossiers de leurs innovations. La difficulté étaient d’identifier les données pertinentes pour le sujet qui les intéressait. Elles ont, bien entendu, réussi à les surmonter, et ont découvert qu’il y avait grosso modo trois processus de réflexion qui étaient mis en branle dans chacun des cas :