Comment gérer la culpabilité et la honte au travail?

Publié le 16/10/2014 à 06:09

Comment gérer la culpabilité et la honte au travail?

Publié le 16/10/2014 à 06:09

Autrement dit, la culpabilité est en lien avec quelque chose d'externe à nous-même tandis que la honte, elle, est reliée à quelque chose d'interne. Ce qui fait toute une différence, on en convient. Par exemple, on se sent coupable, mais pas honteux, quand, en voyage d'affaires, on fait tomber l'ordinateur portable du bureau dans l'eau de la piscine de l'hôtel, et en revanche, on se sent honteux, mais pas coupable, quand on rate, en raison d'une lamentable bévue, la signature d'un contrat juteux.

Les trois chercheurs ont ainsi procédé à quatre expériences, l'idée étant de voir dans quelle mesure la culpabilité et la honte avaient une incidence sur notre prise de décision. Et par suite, d'identifier les moyens à mettre en œuvre pour contrer ces éventuels effets indésirables.

Qu'ont donné ces expériences? Ceci :

> La culpabilité mène à la concrétisation. Lorsqu'on se sent coupable, notre cerveau a tendance à se concentrer sur les objets ou les informations qui sont à proximité. Il cherche à se rattacher à tout ce qui est concret. Pourquoi? Parce que pour renouer avec l'équilibre, il lui faut s'agripper à quelque chose de faisable, de concrètement réalisable. Quelque chose qui pourra nous permettre de laver notre conscience comme Ponce Pilate s'était lavé les mains du sort de Jésus.

> La honte mène à l'abstraction. Lorsqu'on se sent honteux, notre cerveau a tendance à se concentrer sur les objets ou les informations qui sont au loin. Il cherche à se rattacher à tout ce qui est abstrait. Pourquoi? Parce que pour renouer avec l'équilibre, il lui faut s'agripper à quelque chose de désirable, de furieusement enviable. Quelque chose qui pourra nous permettre de retrouver une belle image de nous-même.

En conséquence, les émotions vives et négatives orientent le flux de nos pensées, au point de biaiser nos décisions à ce moment précis. Elles orientent nos choix, à notre insu. Ainsi, quand on se sent coupable, on a un faible pour tout ce qui est concret : on optera plus facilement pour ce qui donnera des résultats à court terme que pour ce qui donnera des résultats à moyen et long termes (au restaurant, on choisira la poutine – plaisir immédiat, mais discutable quant à ses bienfaits sur notre santé – à la salade niçoise – choix santé –, par exemple). Et quand on se sent honteux, le phénomène inverse se produit, si bien qu'on aura tendance à privilégier la salade niçoise à la poutine.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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