Comment gagner en bien-être (en dépit du confinement)?

Publié le 02/04/2020 à 08:00

Comment gagner en bien-être (en dépit du confinement)?

Publié le 02/04/2020 à 08:00

C'est simple comme bonjour... (Photo: Andre Hunter/Unsplash)

BLOGUE. Nous vivons aujourd’hui des temps immobiles, des temps horribles pour nous tous qui avons besoin de bouger, de connecter, de respirer. Et pourtant, il est bel et bien possible de gagner en bien-être, ces temps-ci. C’est ce que j’ai saisi en me plongeant dans un livre fabuleux, «Mieux savoir bien vivre» (Solar Éditions, 2019), de Rolf Dobelli, l’auteur et homme d’affaires suisse connu pour avoir signé le bestseller «The Art of Thinking Clearly».

C’est que je suis tombé sur un passage intitulé «L’art négatif du bien-être», on ne peut plus lumineux en cette période si sombre, dont je vais me faire un plaisir de vous présenter la substantifique moelle…

«Quand vous investissez, ce n’est pas exactement votre vie qui est en jeu, mais tout de même beaucoup d’argent, écrit-il. Les investisseurs parlent souvent d’upside et de downside. Upside, ce sont les résultats positifs attendus (ex.: un taux de rendement moyen satisfaisant); et downside, ça embrasse tous les résultats négatifs possibles (ex.: la liquidation de l’entreprise). Or, ces concepts peuvent fort bien s’appliquer à différentes dimensions de notre quotidien. (...)

«Ainsi, l’investisseur Charles Ellis conseille aux joueurs de tennis amateurs de suivre ce même principe… Contrairement aux joueurs professionnels, qui parviennent à placer toutes leurs balles avec précision, les amateurs commettent sans cesse des erreurs; les coups finissent dans le filet, trop loin, trop haut ou dans le mauvais carré de service. En conséquence, la tactique des joueurs professionnels n’a rien à voir avec celle des joueurs du dimanche. Tandis que les pros gagnent des points, les amateurs en perdent.

«D’où l’intérêt, si vous jouez entre amateurs, de vous contenter d’éviter de commettre des fautes. Jouez de façon «conservatrice», en gardant la balle en jeu aussi longtemps que possible. Car votre adversaire fera dès lors plus d’erreurs que vous. Bref, dans le tennis amateur, la question n’est pas de savoir qui va gagner le match, mais plutôt qui va le perdre.

«Se concentrer sur les aspects négatifs plutôt que sur les positifs est un outil de pensée tout ce qu’il y a de plus efficace. Les Grecs, les Romains et les penseurs du Moyen-Âge avaient un nom pour ce procédé : la théologie négative, soit la voie de la négation, de la réduction, du renoncement. Concrètement, ils partaient de l’idée qu’on ne peut pas dire ce qu’est Dieu, qu’on peut seulement dire ce que Dieu n’est pas. Pour ce qui nous intéresse ici : on ne peut pas dire ce qui garantit une belle vie, on peut seulement dire ce qui s’oppose au bien-vivre; et ce, avec la plus grande certitude.

«Philosophes, sociologues et autres psychologues cherchent depuis une éternité à déterminer les facteurs d’une vie heureuse. Jusqu’à présent, la liste de leurs découvertes est assez courte. Il semblerait que les contacts sociaux soient importants. Une sexualité épanouie ne peut faire de mal. Un comportement moral non plus. Formidable… Mais vous auriez pu trouver tout cela vous-même, n’est-ce pas? Et puis, tout ça est un peu vague. Autrement dit, pour ce qui est des ingrédients concrets du bonheur (soit l’upside du bien-vire), nous continuons d’avancer à l’aveuglette.

«Si, au contraire, nous nous posons la question de ce qui nuit grandement à notre bonheur, nous pouvons dresser une longue très très très longue : l’alcoolisme, le stress, le bruit, une job qu’on déteste, le chômage, une relation amoureuse chaotique, etc. Pas besoin de scientifiques et autres experts pour dresser cette liste. Nous pouvons tous la rédiger, rien qu’en observant nos amis, nos proches, nous-même. Car le downside est toujours plus concret que l’upside. Le downside est comme le granit, dur et tangible. Et l’upside est aussi insaisissable que l’air.

«Résultat? Essayez d’exclure systématiquement le downside, et vous aurez une vraie chance de mener une vie heureuse.

«Naturellement, personne n’est à l’abri des coups du destin : vous perdez votre emploi, votre entreprise dépose le bilan,... Par définition, le destin est ce sur quoi nous n’avons aucune prise; en conséquence, cela ne vaut pas la peine d’y penser à longueur de journée. (...) On ne peut pas barrer ces événements-là d’un simple coup de trait. C’est lorsqu’ils sont toujours présents à l’esprit qu’ils annihilent toute possibilité de vie heureuse. (...)

«Les investisseurs qui réussissent dans la durée, tels Warren Buffett et son associé Charlie Munger, travaillent à l’aide d’astuces mentales qui se transposent à merveille dans la vie ordinaire. Parmi elles, la prémunition contre le downside tient la toute première place. Chaque fois qu’ils investissent, Buffett et Munger font particulièrement attention à ce qu’ils doivent éviter, à ce qu’ils ne doivent pas faire, avant de considérer l’upside.

«“En affaires, nous n’avons pas appris à résoudre des cas de figure complexes. Nous avons juste appris à les éviter”, dit Buffett. Pour cela, il n’est même pas nécessaire d’être intelligent. C’est ce que souligne Munger: “Il est surprenant de voir combien de gains à long terme des gens comme nous ont accumulés en essayant seulement de ne pas être stupides plutôt qu’en essayant d’avoir du génie”, dit-il.

«Conclusion : le bien-vivre consiste en grande partie à éviter les idioties, les coups de tête et les phénomènes de mode plutôt qu’à rechercher la félicité absolue. Ce n’est pas ce que vous ajoutez qui enrichit votre vie, mais ce que vous vous épargnez.»

Voilà. Pour gagner simplement en bien-être, il suffit de considérer les sources de mal-être de chacune de nos décisions, petites comme grandes. Et c’est en veillant soigneusement à les éviter toutes que nous progresserons à coup sûr vers davantage de bien-être, un pas à la fois. Rien ne sert de viser de grands buts tels que la joie et le bonheur, au travail comme dans notre vie privée, mieux vaut écarter les voies empreintes de souffrances pour emprunter celles qui nous mènent clairement à la simplicité. Et le tour sera joué!

Prenons un cas concret en guise d’exemple. Un cas lié au travail. Disons, au hasard, que vous retrouvez dans l’obligation de faire du télétravail pour la première fois de votre vie, ou presque. Et que c’est loin d’être simple, d’autant plus que les enfants font les fous toute la journée.

Bien. Comment être en mesure d’avoir la paix au moins le matin? On vient de le voir, le truc, c’est d’éviter tout ce qui complexifie, voire nuit, à votre satisfaction au travail. À commencer par les enfants et leurs incessantes demandes, toutes les 10 minutes.

Mon astuce? Elle tient en une image, dénichée sur les médias sociaux ces derniers jours...

Vous voyez, c’est pas si sorcier que ça. ;-)

PLUS : «Télétravailleurs, voici 10 autocollants pour vous automotiver!»

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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