Comment fonctionne Google? Eric Schmidt vous l'explique

Publié le 21/10/2014 à 06:09

Comment fonctionne Google? Eric Schmidt vous l'explique

Publié le 21/10/2014 à 06:09

> Laissez tomber les plans

Autre erreur monumentale, que tout le monde commet pourtant : le plan. Dès qu'on a un projet ambitieux, on a le réflexe d'établir un plan pour le mener à bien. Autrement dit, de créer un environnement de travail encadré. Et c'est là agir de manière «totalement ridicule», selon M. Schmidt. «Les plans, comme on apprend à les faire en cours de MBA, ne présentent aucun intérêt. Aucun. Car ils ne font qu'une chose : freiner la liberté de chacun, et donc sa flexibilité, son efficacité, sa créativité», lance-t-il.

Ce qui compte vraiment, et ce que tout le monde ignore royalement, c'est que tout projet doit reposer sur des fondations, et non sur un plan. Des fondations qui, elles, doivent être stables. Ce qui est possible dès lors qu'elles reposent simultanément sur les trois pierres angulaires suivantes :

– Innovation. Cherchez à mettre au point un produit ou un service encore jamais réalisé et qui pourrait vraiment changer la vie d'un grand nombre d'utilisateurs. Chez Google, la question qui tue pour chaque nouveau projet soumis, c'est «Est-ce que ça peut changer la vie d'un milliard de gens sur la planète?»; si jamais la réponse est négative, on laisse aussitôt tomber l'idée.

– Croissance. Cherchez la croissance, non pas les revenus. C'est-à-dire qu'il vous faut avoir dans les yeux non pas des dollars, mais votre propre développement et celui de vos clients.

– Concurrence. Sachez ce que fait la concurrence, mais ne cherchez surtout pas à la suivre.

> Prenez vos décisions tout autrement

On l'a vu, il est crucial que les créatifs brillants disposent d'une grande marge de manœuvre. En particulier en matière de prise de décision. Qu'est-ce à dire, au juste? Qu'il faut que chacun sente qu'il est en mesure de faire, à lui seul, une vraie différence.

Ainsi, l'erreur que tout le monde commet, c'est de chercher le consentement de chacun. C'est-à-dire de faire en sorte que chacun accepte l'idée prédominante et, au besoin, s'y plie. Alors que ce qu'il faut, en vérité, c'est chercher le consensus. «Prendre collectivement une bonne décision, c'est non pas de faire acquiescer tout le monde, mais d'entendre chacun et d'amener chacun à se rallier à la meilleure idée émise», explique-t-il.

Tout cela présuppose une chose : le leader de l'équipe doit exceller dans la communication. «Il doit se comporter en CIO, soit en Chief Innovation Officer. En quelqu'un qui ne cherche pas à contrôler l'innovation au sein de son équipe, mais à rendre l'innovation possible. Et donc à lever toutes les barrières. Car les idées viennent de partout, de nos jours. Vraiment de partout», poursuit-il.

Voilà. Le secret de l'efficacité exceptionnelle de Google est maintenant en partie levé. Avec, à la clé, des conseils pratiques fort utiles pour qui entend améliorer la performance de son équipe.

En passant, le poète québécois Félix Leclerc aimait à dire : «Il y a plus de courage que de talent dans la plupart des réussites».

Découvrez mes précédents billets

Ma page Facebook

Mon compte Twitter

Et mon livre : Le Cheval et l'Âne au bureau

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...