Comment faire en sorte que la chance vous sourie enfin?

Publié le 25/07/2017 à 06:06, mis à jour le 25/07/2017 à 06:22

Comment faire en sorte que la chance vous sourie enfin?

Publié le 25/07/2017 à 06:06, mis à jour le 25/07/2017 à 06:22

David Brown, co-PDG de Techstars, à StartupFest 2017. Photo: Olivier Schmouker

J'ai eu le privilège d'assister à la mi-juillet à plusieurs conférences de l'événement StartupFest 2017, à Montréal. Des conférences passionnantes, qui ont porté, entre autres, sur la notion de... chance!

Oui, la chance. C'est qu'on dit tout et son contraire à son sujet. Par exemple, il y en a qui affirment que certains sont chanceux dans la vie, voire carrément bénis des dieux, et qu'au fond, ceux qui sont couronnés de succès (en affaires, dans leur vie privée,...) ne le doivent qu'à Tyché, la divinité de la fortune, de la prospérité et de la destinée. Et il y en a d'autres qui soutiennent qu'au contraire on fabrique sa propre chance, en veillant à mettre tous les atouts dans sa main et à jouer celle-ci au meilleur moment qui soit.

Qui a raison? Qui a tort? Faut-il compter sur la chance pour réussir en affaires ou briller au travail? Ou ne le faut-il surtout pas?

C'était là l'objet de toutes les réflexions pour les participants à l'événement, en grande partie de jeunes entrepreneurs sur le point de lancer leur propre start-up. Et c'était là le fil conducteur de la conférence du Montréalais d'origine David Brown, fondateur et co-PDG de l'accélérateur américain Techstars, lequel a notamment favorisé l'émergence de la start-up Sphero, qui a conçu pour Disney le robot BB8 de Star Wars.

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Pour M. Brown, la chance existe bel et bien, elle est même tout autour de nous, tout le temps : «En vérité, nous sommes toujours au bon endroit au bon moment. Le hic, c'est qu'on ne le sait pas, qu'on ne le réalise pas», a-t-il dit.

Autrement dit, nous sommes tous potentiellement chanceux, mais rares sont ceux qui parviennent à saisir leur chance. Un peu comme s'il s'agissait d'un être invisible toujours à nos côtés, oui, un guide éthéré dont nous ne soupçonnons même pas l'existence, sourds et aveugles que nous sommes à ses conseils et desseins.

Que faire, donc, pour que la chance nous sourie? Ou plutôt, pour que nous la voyons enfin nous sourire? D'après M. Brown, ce n'est pas si sorcier que ça. Il convient de cultiver cinq caractéristiques communes à tout le monde, pour ne pas dire cinq de nos talents, et nous devrions finir par y parvenir...

1. La confiance en soi

«Avant tout, il importe de bien se connaître. Ses forces, ses faiblesses, ses peurs... Et une fois cela atteint, il faut avoir le cran d'écouter son coeur», a-t-il dit.

Comment y arriver? Grâce à l'introspection. «L'important, c'est de consacrer du temps à soi, et d'en faire une habitude. Un temps où l'on réfléchit sur soi-même, où l'on apprend à voir notre propre visage, où l'on gagne en confiance en soi-même. Pour ma part, je voyage beaucoup, si bien que je trouve ce temps-là dans les aéroports, entre deux avions», a-t-il indiqué.

À noter un risque en lien avec cet exercice : sombrer dans l'excès inverse, à savoir dans l'arrogance. «Car il n'y a rien de pire que les personnes imbues d'elles-mêmes», a-t-il souligné.

2. La pensée stratégique

Avoir une pensée stratégique, c'est avoir une certaine façon d'être dans la vie, une manière de regarder le monde qui vise à percevoir toutes ses possibilités ainsi que le meilleur moyen d'en tirer partie. C'est envisager l'écosystème dans lequel on évolue sous un angle sans cesse changeant, histoire d'une part d'en déceler tout le potentiel et d'autre part d'identifier la stratégie à adopter pour en profiter. Bref, c'est faire l'exercice constant de voir les choses autrement, puis d'agir autrement.

Dans le cadre du travail, cela revient à analyser la façon qu'on a de travailler, notamment d'interagir avec les autres, puis à apporter les modifications nécessaires pour que nous puissions grandir en harmonie avec notre environnement immédiat (et non pas, comme on le voit trop souvent, à son détriment!).

«Pour commencer, on peut très bien faire l'exercice de mieux prioriser nos tâches, en prenant soin de combattre tout ce qui, au fond, nous distrait de l'objectif que nous visons. Exemple : ne consacrer que certaines périodes de temps à la gestion de nos courriels, au lieu de répondre immédiatement à tous ceux qui arrivent dans notre boîte», a-t-il illustré.

3. L'esprit clair

Avoir l'esprit clair, c'est être lucide, c'est-à-dire être en mesure de juger comme il se doit les événements qui surviennent ou la situation dans laquelle on se trouve. Ce qui nécessite de s'alléger des idées inutiles, négatives, assommantes.

«Un signe pour savoir si vous avez l'esprit clair, c'est la qualité de votre sommeil. Si vous dormez comme un loir, ça signifie qu'aucune idée néfaste ne vous perturbe franchement; tout va bien. En revanche, s'il vous arrive de vous réveiller en sursautant au milieu de la nuit, là, ça signifie qu'il y a un problème quelque part; il convient de corriger le tir au plus vite, en résolvant enfin ce qui ne va pas dans votre vie ou au travail», a dit M. Brown.

Et d'ajouter : «Si jamais vous faites un véritable effort pour avoir l'esprit le plus clair possible, vous verrez que cela présente un avantage inestimable : ça pousse tout naturellement à avoir une vie saine...»

4. L'humilité

L'humilité, c'est savoir reconnaître ses torts et en tirer des leçons. C'est accepter d'être vulnérable, et donc, oser retirer l'armure que l'on croit nécessaire de revêtir tous les matins lorsqu'on se rend au travail. Ce qui est loin d'être évident, reconnaissons-le.

«Qui dit humilité dit authenticité. Par conséquent, être humble au travail, ça revient à être soi-même, avec ses qualités et ses défauts. Mais attention, ça ne veut pas à dire pour autant à juste afficher ses faiblesses sans honte. Non, c'est plus subtil que ça, c'est plutôt reconnaître ses faiblesses, ne plus les cacher aux autres et faire son possible pour les positiver», a-t-il dit.

Bref, être humble revient à vouloir fermement progresser, sans avoir peur du regard des autres.

5. La patience

«Le succès n'est jamais immédiat. D'où l'absolue nécessité de faire preuve de patience dans tout ce qu'on entreprend», a estimé le co-PDG de Techstars.

Comment travailler sa patience? Hum, pas simple à dire. Une piste à explorer, toutefois:

– On peut très bien dresser la liste des moments récurrents où l'on devient impatient (ex: quand on est coincé dans le trafic);

– Identifier les éléments déclencheurs de notre soudaine mauvaise humeur (ex.: le fait d'être immobilisé contre notre volonté);

– Réfléchir à ce que l'on pourrait concrètement faire pour contrer les idées néfastes qui nous assaillent à ce moment-là (ex.: écouter une émission de radio, revenir en pensée à un moment agréable de la journée, rêver de nos prochaines vacances à l'étranger,...);

– Décider de changer notre comportement, la prochaine fois ainsi que toutes celles qui suivront.

Voilà. Si vous vous mettez dès aujourd'hui à travailler ces cinq caractéristiques-là, vous devriez sûrement voir bientôt la chance vous sourire. Pourquoi, au juste? Tout bonnement parce que vous vous mettrez enfin à percevoir des opportunités que nous n'aviez jusqu'alors jamais perçues. Et il vous suffira, dès lors, à les saisir habilement au vol.

Un dernier point. M. Brown a ajouté qu'il existait des atouts à même de nous permettre d'évoluer à la vitesse V vers la perception de l'immatérielle Tyché. Ces atouts sont les suivants:

> Aimer prendre des risques. Et si possible de manière ludique, à l'image d'un gamin qui prend des risques lorsqu'il évolue dans les modules de jeu d'un parc : il le fait non pas par bravade, mais par jeu; ce qui fait toute une différence dans l'approche du risque, et par suite, dans les chances de succès.

> Se servir de son cerveau. L'idée est, ici, de ne jamais céder aux charmes ravageurs de la routine, en particulier ceux de la routine intellectuelle. Par exemple, chacun de nous a des idées reçues, c'est-à-dire des raccourcis mentaux auxquels nous recourons à tort et à travers, sans y réfléchir, si bien que nous répondons à peu près toujours de la même manière aux imprévus qui surviennent au travail; ce qui est, convenons-en, une erreur : la solution de facilité n'est que très rarement la meilleure. D'où l'importance de se servir de son cerveau», comme le dit M. Brown.

> Être flexible. Car la définition-même de l'intelligence est – le saviez-vous? – la capacité de s'adapter à une situation nouvelle (et non pas, comme on le croit trop souvent, de résoudre un problème!).

> Travailler de manière intelligente. Ce qui se traduit souvent par le fait de bien manier l'art de travailler en équipe. Et ce qui peut se faire, par exemple, en percevant votre équipe sous la forme d'un réseau de connexions formelles et informelles dont chaque noeud correspond à un membre de l'équipe, puis en agissant davantage sur les noeuds riches en connexions que sur les autres.

> Travailler fort. Tout simplement parce que rien de grand ne survient sans travail acharné. D'ailleurs, le diplômé de l'Université McGill adore une formule mathématique explicite à ce sujet:

– 1,01^365 = 37,8

Autrement dit, lorsqu'on fournit un petit effort supplémentaire (le 0,01 du 1 que l'on fournit d'habitude), et ce pendant 365 jours, eh bien, au bout d'une année, on en arrive à produire 37,8% plus qu'auparavant.

Vous rendez-vous compte? Accroître quotidiennement nos efforts de juste 0,01 nous permet, au final, d'afficher une production supérieure de près de 38%. Ce qui représente une différence considérable, n'est-ce pas?

Bon. Je vous laisse maintenant méditer sur cette formule mathématique. Et par suite, vous convaincre vous-mêmes de tout faire désormais pour voir la chance vous sourire.

En passant, le scientifique français Louis Pasteur aimait à dire : «La chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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