Comment empêcher votre cerveau de vous piéger?

Publié le 13/01/2012 à 09:16, mis à jour le 13/01/2012 à 11:13

Comment empêcher votre cerveau de vous piéger?

Publié le 13/01/2012 à 09:16, mis à jour le 13/01/2012 à 11:13

«La psychologue Emily Pronin, de Princeton, a montré que les gens identifient de façon relativement précise les biais susceptibles d’influer sur le jugement des autres, mais peinent à reconnaître les biais qu’ils manifestent eux-mêmes. (…) Imaginez le scénario suivant. Après avoir passé une journée infernale, vous vous défoulez en engueulant quelqu’un – un serveur, un commis, votre conjoint, un de vos enfants, peu importe. Après vous être calmé, que vous dîtes-vous? Probablement pas ceci : «Mince, je suis vraiment un malpoli!» Vraisemblablement, vous vous direz plutôt quelque chose de ce genre : «Mince, j’ai vraiment pété les plombs!»

«Imaginez maintenant que vous voyiez un homme engueuler un serveur, un commis ou un membre de sa famille. Quelle conclusion en tireriez-vous : «Mince, ce mec a vraiment pété les plombs!» ou «Mince, quel malpoli!»? Il est presque certain que vous concluriez ceci : [dans le cas vous concernant, que] vous vous êtes emporté ; [dans l’autre cas, que] l’homme en question était un malpoli. Par contre, il serait très étonnant que vous songiez à ce qui est pourtant une évidence, [à savoir que] quand c’est vous qui êtes en cause, vous vous concentrez tout naturellement sur les circonstances particulières dans lesquelles vous vous trouvez, et quand vous observez autrui, vous ne savez rien des circonstances dans lesquelles il se trouve.»

C’est bien simple, «ni autrui ni vous ne pouvez voir vos propres biais».

Et M. Zweig de clore son chapitre sur le contrôle mental par l’idée suivante : «Une conclusion simple s’impose : aucun d’entre nous ne pense parfaitement rationnellement. Nous faisons tous des erreurs intellectuelles. Mais on peut les compenser et se donner pour objectif d’en faire moins. Et la seule façon d’y arriver, c’est de reconnaître nos propres faiblesses humaines. Il est bien plus difficile de se connaître soi-même qu’on peut se l’imaginer»…

En passant, François de La Rochefoucauld, un moraliste du XVIIe siècle, disait : «Il est aussi facile de se tromper soi-même sans s’en apercevoir qu’il est difficile de tromper les autres sans qu’ils s’en aperçoivent»…

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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