Comment devenir un peu moins égoïste?

Publié le 20/02/2012 à 09:23, mis à jour le 20/02/2012 à 09:12

Comment devenir un peu moins égoïste?

Publié le 20/02/2012 à 09:23, mis à jour le 20/02/2012 à 09:12

Est-il si pertinent que ça de toujours penser à soi en premier? Photo : DR.

BLOGUE. Je peux me tromper, mais il me semble qu’un mal ronge de plus en plus notre société : l’égoïsme. Vous savez, cela se traduit par tous ces comportements étonnants de mesquinerie que l’on aperçoit du coin de l’œil et qui vont en se multipliant à mesure que la crise économique s’aggrave : on marche sur les pieds des autres pour leur passer devant, on klaxonne celui qui ne vas pas aussi vite que les autres, on cherche en toutes choses son propre petit intérêt, etc. Pas vrai?

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Mais, nous rendons-nous compte à quel point cet individualisme exacerbé nuit à tout le monde, et même à soi? Oui, le réalisons-nous vraiment? Je ne crois pas… En tout cas, moi, je ne le comprenais pas, pas du moins avant de découvrir deux ouvrages fabuleux du poète italien du 19e siècle – et, on le sait moins, penseur moraliste – Giacomo Leopardi, l’un sobrement intitulé Pensées, et l’autre, Zibaldone.

Comme le dit Carlo Ossola, professeur au Collège de France, dans l’une de ses conférences : «Le Leopardi qu’attend le 21e siècle sera une voix de prophétie, de songe et de grandeur de pensée». Et d’ajouter : «Il s’élèvera sur la misère du présent et sur l’égoïsme avare des jours terrestres».

D’ailleurs, Leopardi notait dans le Zibaldone, le 11 avril 1821 : «Aujourd’hui, la place de l’homme dans la société est semblable à celle d’une colonne d’air vis-à-vis des autres. Si celle-ci cède sous la pression, les colonnes les plus proches se précipitent sur elle par raréfaction de l’air et entraînent avec elles les colonnes plus éloignées. Voilà ce qu’est l’homme dans une société égoïste. L’un presse l’autre, celui qui cède pour une raison ou pour une autre – par manque d’habileté, de force ou de vertu –, ou encore parce qu’il laisse un vide d’égoïsme, peut être sûr qu’il sera aussitôt renversé par l’égoïsme de ceux qui l’entourent : il se retrouve compressé comme un pneu que l’on aurait par mégarde vidé de son air.»

Belle image, n’est-ce pas? Un peu comme l’effet domino, où si l’un s’écroule, il entraîne les autres dans sa chute…

Maintenant, on peut se demander comment il se fait qu’en période de difficultés nous soyons de plus en plus égoïstes, alors que l’idéal, pour soi comme pour les autres, serait d’au contraire se serrer les coudes. Leopardi avance une idée intéressante, en guise de réponse : il est dans notre nature d’être impitoyables avec les faibles, et donc de ne surtout pas paraître faible soi-même.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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