Comment contrer un boss incompétent?

Publié le 21/03/2012 à 09:23, mis à jour le 22/03/2012 à 13:57

Comment contrer un boss incompétent?

Publié le 21/03/2012 à 09:23, mis à jour le 22/03/2012 à 13:57

Le cauchemar : se sentir tout seul face à un boss incompétent... Photo : DR.

BLOGUE. J’ai un paradoxe amusant à vous soumettre : comment se fait-il qu’il y ait tant de managers incompétents autour de nous? La logique darwinienne voudrait qu’ils soient vite éliminés, et pourtant, on dirait qu’ils pullulent sans frein. Comme s’ils étaient sui generis.

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L’explication? Je crois l’avoir trouvée dans une étude intitulée Managerial ignorance : The detachment-defended terra incognita that fails trust, learning and innovation. Celle-ci est l’œuvre de Reuven Shapira, professeur d’anthropologie et de sociologie, du Western Galilee Academic College, à Acre (Israël). Elle indique comment les managers incompétents parviennent à survivre dans un environnement aussi compétitif que celui de l’entreprise et comment une équipe pénalisée par un mauvais boss à sa tête peut tout de même réussir à briller…

Ainsi, M. Shapira a noté que bien peu d’études portent sur l’incompétence des dirigeants d’entreprise, alors que celles sur leur leadership sont innombrables. Pourquoi? Mystère, car l’incompétence est a priori une plaie dont souffrent à peu près toutes les organisations. Il a donc décidé de creuser le sujet…

Pour cela, il a tout d’abord entrepris une enquête sur le terrain, comme tout ethnologue qui se respecte. Il s’est intéressé au fonctionnement de différentes usines israéliennes, en obtenant la confiance des dirigeants par le fait que, comme la plupart d’entre eux, il avait été un kibboutznik, c’est-à-dire une personne vivant dans un kibboutz, ces villages collectivistes d’Israël développés par le mouvement sioniste sous l’impulsion des idées du socialisme associatif du début du XXe siècle. Cela lui a permis, l’air de rien, de passer du temps à l’intérieur des usines, de côtoyer les ouvriers, d’assister à des réunions de travail, etc. «Les discussions informelles que j’ai eu de la sorte m’ont permis de découvrir que, contrairement à ce qu’ils m’affirmaient, la plupart des dirigeants n’avaient pas vraiment à cœur de dynamiser la performance et la productivité de leur usine», dit M. Shapira.

Puis, le chercheur a procédé à des études ethnographiques en bonne et due forme, cette fois-ci auprès d’une vingtaine d’entreprises implantées dans des kibboutzim. Là, il a effectué des observations détaillées et des entrevues avec près de 200 personnes, dont 33 managers. De plus, il est allé jusqu’à rencontrer une centaine d’anciens employés des ces entreprises, afin de s’assurer d’avoir des témoignages de personnes entièrement libres de parole.

Résultat? «L’incompétence des managers est la source de problèmes opérationnels et techniques, dont l’impact sur le fonctionnement de l’entreprise est indubitable. Elle est parfois si flagrante que cela se traduit par des conflits internes destructeurs. Ces conflits découlent souvent de visions divergentes entre celle du manager et celle de l’équipe, de l’absence de confiance de l’un envers l’autre, ou encore de l’indifférence du manager aux autres», explique M. Shapira.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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