Bref éloge de l'audace

Publié le 22/09/2017 à 07:57

Bref éloge de l'audace

Publié le 22/09/2017 à 07:57

L'audace, ce n'est pas grand chose, et pourtant, ça fait toute la différence... Photo: DR

Peut-être l'avez-vous déjà noté : je signe cette semaine l'article qui fait la manchette du journal Les affaires, titrée «Vive la révolution!». L'idée est simple, il s'agit de présenter la révolution managériale qui est aujourd'hui en marche au Québec, grâce à ces patrons visionnaires qui osent diriger autrement. Des patrons qui, oui, croient vraiment au bonheur au travail, oui, font pleinement confiance au talent de leurs employés et, oui encore, favorisent même l'autogestion.

C'est que les temps changent du tout au tout, et notre manière de travailler se doit de changer du tout au tout, elle aussi.

En cours de reportage, je me suis fait une réflexion : «Est-ce que, par hasard, ces patrons-là, aussi hétéroclites fussent-ils, avaient tous un point en commun?» Ma réponse : «Oui, un seul. L'audace.»

Et cette réponse m'a fait me souvenir d'un vieux billet de ma chronique «Espressonomie», titrée «Si le Canada est en panne, c'est à cause... des chefs d'entreprise!», qui s'appuyait sur une étude du cabinet-conseil Deloitte montrant que l'avenir appartenait aux plus audacieux, une catégorie de personnes faisant cruellement défaut au Canada. La conclusion de l'étude était d'ailleurs sans appel : «Au Canada, 9 chefs d'entreprise sur 10 ne sont pas à la hauteur. Pourquoi? Parce qu'ils manquent d'audace.»

Mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement

Ni une ni deux, j'ai tenu à en avoir le coeur net. La seule différence de ces patrons-là par rapport aux autres était-elle bel et bien l'audace? J'ai pris contact avec des experts de Deloitte pour m'en faire une idée, j'ai parlé de leur profil, de leurs initiatives, de leurs succès comme de leurs échecs, et j'ai vite senti que j'avais visé juste : «Oui, il s'agit là d'entrepreneurs audacieux, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. Et ce sont sûrement les leaders éclairés de demain, à l'image de ceux que nous entendons promouvoir un peu partout au Canada, y compris chez nous, à Deloitte», m'a confié Duncan Sinclair, vice-président, de Deloitte Canada.

De fait, Deloitte Canada est si convaincu que le futur ne va sourire qu'aux audacieux qu'il s'est récemment doté de l'Université Deloitte-Nord, dont la mission consiste à former les leaders de demain, à commencer par ceux qui oeuvrent au sein du cabinet-conseil.

« Notre université offre des programmes de formation en leadership à nuls autres pareils, en ce sens qu'il ne s'agit pas tant d'un catalogue de cours, mais plutôt d'une méthode pour apprendre à changer la façon dont on pense lorsqu'on est un leader. On y découvre comment collaborer avec les autres autrement, comment éprouver davantage empathie, ou encore comment arrêter de commander et contrôler comme cela se faisait au 20e siècle pour se mettre au service du collectif afin de mieux contribuer, en tant que leader, à l'atteinte du but commun», explique M. Sinclair, qui est également le doyen de l'Université Deloitte-Nord.

Et Alan Booth, associé, développement du leadership et planification de la succession, de Deloitte Canada, de préciser : «Notre université vise à permettre à chacun de s'observer en profondeur, de s'interroger sur soi-même et de se mettre en situation de corriger le tir dans les mois et les années à venir, histoire de devenir un véritable leader de demain», dit-il.

Autrement dit, il est ici question de se décoder pour être en mesure, par la suite, de mieux décoder les autres, puis de mieux les inciter à faire preuve, tous ensemble, d'audace.

Bref, Deloitte Canada prêche maintenant par l'exemple. Persuadé que seuls les audacieux vont voler de succès en succès dans les temps à venir, le cabinet-conseil prend soin de développer cette rare vertu dans ses propres rangs. Et ce, en se disant qu'il n'est pas si grave que ça que les audacieux ainsi formés aillent voir, un jour ou l'autre, si l'herbe est plus verte ailleurs : «Ça contribuera à contaminer les autres entreprises...», m'a confié M. Sinclair, aussi sage que serein.

Vous voyez, à présent? Quand je vous dis que la révolution est en marche...

Alors, avez-vous, à votre tour, envie d'embarquer? Si tel est le cas, je vous invite à découvrir de ce pas les témoignages de ceux qui osent franchement le changement, dans les pages du journal Les affaires de cette semaine. Et surtout, à vous en inspirer dès demain pour faire un premier pas en ce sens...

En passant, l'homme politique français Jean Jaurès aimait à dire : «Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience».

Découvrez mes précédents billets

Mon groupe LinkedIn

Ma page Facebook

Mon compte Twitter

Et mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement

 

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...