Adieu la hiérarchie, bonjour la collaboration!

Publié le 03/11/2014 à 07:09

Adieu la hiérarchie, bonjour la collaboration!

Publié le 03/11/2014 à 07:09

Voilà pourquoi ils ont décidé de former tous les employés, de l'assistante au soudeur, au Web, et mieux, aux médias sociaux. Et ce, même si personne ne voyait à quoi cela pouvait bien lui servir dans son quotidien au travail. L'idée des frères Lippi était, en vérité, fort simple : encourager chaque employé à devenir un ambassadeur de Lippi sur les médias sociaux, et par le fait même accroître son engagement. En effet, à partir du moment où quelqu'un a la possibilité de montrer à tout le monde, via les médias sociaux, comme il fait bien son travail, et comme ses collègues font bien le leur, il en retire automatiquement une grande fierté; et qui dit fierté, dit engagement.

Bien entendu, il y a eu des résistances. D'autant plus que nombre d'employés pensaient perdre leur temps à pianoter sur le clavier d'un ordinateur et que les deux nouveaux dirigeants s'étaient gardé de dévoiler leur tactique managériale. Mais à mesure que les uns et les autres découvraient le potentiel des médias sociaux, ils y ont pris goût : un jeune ouvrier a même demandé à pouvoir devenir community manager.

Résultat? La parole s'est libérée au sein de Lippi, si bien que les uns et les autres ont commencé à dire ce qu'ils pensaient vraiment aux autres. Les bonnes choses comme les moins bonnes, mais toujours de manière constructive. «Le pari, c'était qu'en encourageant de façon consciente la communication entre chacun de nous, chacun le ferait dans le respect des autres. Chacun se montrerait bienveillant. Chacun transposerait son attitude positive des médias sociaux à l'atelier», explique Frédéric Lippi dans le magazine français L'Usine nouvelle.

La mayonnaise a pris. En conséquence, les deux frères ont procédé à de nouveaux changements, inspirés du lean management (une méthode d'organisation du travail née au Japon, qui entend mettre à contribution l'ensemble des employés afin d'éliminer toute forme de gaspillage) :

– Responsabilisation. Chacun est responsabilisé dans son travail. Dès qu'une anomalie est détectée, une solution collective et spontanée est aussitôt recherchée et mise en œuvre au plus vite.

– Optimisme. L'accent est systématiquement mis sur ce qui se fait de bien chaque jour, plutôt que ce qui pourrait être mieux fait de temps en temps.

– Polyvalence. Chacun est incité à s'intéresser au travail des autres, et même à y contribuer autant que possible. Ce qui amène chacun à devenir polyvalent. «Ça offre des perspectives de carrière plus intéressantes aux ouvriers, et nous permet de revenir à une organisation plus artisanale, moins taylorisée, où chacun a la responsabilité de la qualité des produits livrés», souligne Frédéric Lippi.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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