À quoi bon additionner les employés talentueux?

Publié le 17/11/2014 à 06:09

À quoi bon additionner les employés talentueux?

Publié le 17/11/2014 à 06:09

Ils ont analysé chaque match qualificatif pour les coupes du monde de soccer de 2010 en Afrique du Sud et de 2014 au Brésil, au regard de la composition des équipes qui jouaient sur le terrain, et donc de la proportion de joueurs vraiment talentueux, à savoir ceux qui sont reconnus de tous comme figurant parmi les meilleurs, et dont cet attribut est corroboré par les statistiques (nombre moyen de buts par matchs, nombre moyen de passes déterminantes par match, etc.). Puis, ils ont fait la même chose pour l'ensemble des équipes de la NBA, sur les dix dernières saisons.

Un travail de fou, mais un travail fructueux! Rendez-vous en compte par vous-même :

> Trop de talents nuit. Plus on ajoute de personnes talentueuses à une équipe peu talentueuse, plus la performance de celle-ci s'apprécie. Toutefois, la progression de la performance n'est pas linéaire, et c'est là un point crucial : la courbe de croissance va en se tassant. Et il se produit alors une chose extraordinaire : arrive un moment où, à force de se tasser, la courbe finit par… s'inverser! Un peu comme un U à l'envers. Qu'est-ce que ça signifie? Que si une équipe compte dans ses rangs une trop forte proportion de personnes talentueuses, sa performance se met à décliner à la vitesse V. Bref, trop de talents tue la performance d'une équipe.

«C'est ce qui explique le fait que des équipes exceptionnelles sur le papier déçoivent si souvent lors de grandes compétitions. On peut penser à l'équipe de France lors de la Coupe du monde de soccer de 2010, ou encore à l'équipe des Pays-Bas lors de l'Euro 2012. On peut aussi penser au Miami Heat de la saison 2010-2011, qui venait de recruter LeBron James et Chris Bosch pour les ajouter à Dwyane Wade et qui s'est écroulé en finale face aux Dallas Mavericks», illustrent les chercheurs dans leur étude.

Maintenant, quelle est cette fameuse proportion qui fait qu'une équipe compte trop de personnes talentueuses? L'étude montre que le pourcentage est toujours le même : 50%. C'est-à-dire qu'à l'instant précis où une équipe voit la moitié de son effectif composé de personnes talentueuses, la performance de l'équipe s'en va à vau-l'eau.

«À la suite du cuisant revers de l'équipe des Pays-Bas lors de l'Euro 2012 (3 défaites en autant de matchs, alors qu'elle était donnée favorite au départ), Louis van Gaal succède à Bert van Marwijk à la tête de la sélection nationale. Il prend alors une décision radicale : il reconfigure complètement l'équipe, et fait passer par la même occasion la proportion de joueurs talentueux de 73 à 43%. (Un peu comme si son intuition l'avait prévenu de l'effet Trop-de-talents que cette étude a mis au jour.) Résultat? Les Pays-Bas se sont qualifiés pour la Coupe du monde sans perdre un seul de leurs matchs», indiquent les chercheurs.

Et d'ajouter : «Qu'est-ce qui a fait que la qualité du jeu du Miami Heat s'est élevée d'un coup, et que l'équipe a réussi à gagner la finale de la NBA lors de la saison 2011-2012? Deux de ses meilleurs joueurs ont été écartés de l'équipe en raison de blessures à répétition…».

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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