41% des Québécois prêts à changer d'employeur après la pandémie

Publié le 11/06/2020 à 08:00

41% des Québécois prêts à changer d'employeur après la pandémie

Publié le 11/06/2020 à 08:00

La confiance en a pris pour son rhume... (Photo: Joshua Ness/Unsplash)

BLOGUE. La pandémie du nouveau coronavirus va laisser des séquelles durables en matière d’emploi. Au Québec, 2 employés sur 5 (41%) qui sont actuellement en poste disent qu’ils se mettront à chercher un nouvel employeur dès que la COVID-19 arrêtera de frapper fort. Et 11% avouent qu’ils sont d’ores et déjà en recherche active à ce sujet, selon un sondage mené par Angus Reid pour le compte du cabinet-conseil en ressources humaines ADP Canada.

Comment expliquer une telle désaffection annoncée? Le sondage met en lumière plusieurs éléments qui donnent des pistes de réponse:

- 16% des employés actuellement en poste estiment que la manière dont leur entreprise a fait face à la pandémie a entraîné une baisse de leur sentiment de loyauté.

- 13% estiment qu’ils se sentent prêts de retourner sur leur lieu de travail, mais ne croient pas que leur employeur va prendre les mesures nécessaires pour garantir leur sécurité.

- 22% ne s’estiment carrément pas prêts à retourner sur leur lieu de travail (et redoutent que leur employeur ne les y contraignent…).

- 43% ont noté une augmentation de leurs responsabilités professionnelles ainsi que de leur charge de travail.

«Il ne fait aucun doute que la COVID-19 aura des répercussions durables sur la main-d'œuvre, dit Heather Haslam, vice-présidente, marketing, d’ADP Canada. Les employeurs ont donc tout intérêt à favoriser la rétention de leurs employés en faisant preuve de transparence sur les changements, en se montrant empathiques, en demandant régulièrement l’avis de leurs employés et en continuant à donner la priorité à la santé et à la sécurité de tous.»

Ce n’est pas tout. Nombre d’employés actuellement en poste ont constaté que leur employeur accusait lui-même le coup, ce qui les amène à réfléchir quant à la pertinence de poursuivre leur relation avec lui:

- 44% des travailleurs québécois indiquent que le nombre d’employés a diminué au sein de leur entreprise (ce qui est une proportion particulièrement élevée à l’échelle du pays, la moyenne canadienne étant de 36%).

- 46% des travailleurs disent que la «mise sur pause» de l’économie du Québec consécutive à la pandémie a eu un impact négatif sur les revenus de l’entreprise.

- Parmi eux, 26% indiquent que les revenus de leur entreprise ont été «considérablement» diminués.

- Les quatre principales industries où les employés font état d’impacts négatifs sur les revenus sont:

• Le commerce de détail, l’alimentation et l’hôtellerie;

• La construction;

• L’industrie manufacturière, les ressources naturelles, l’agriculture et les services agricoles;

• Les services aux entreprises et aux professions libérales.

Quatre industries, donc, où les employeurs vont devoir, plus que les autres, rétablir la confiance. Sans quoi, il risque de leur être difficile de bien redémarrer, faute d’employés motivés et engagés. Sans quoi, oui, il risque de leur être difficile de perdurer, à présent que nous sommes tous plongés dans une récession économique qui s’annonce, elle aussi, durable...

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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