
Pour Nicolas Duvernois, l’héroïsme des premiers répondants est l’ultime symbole de ce drame. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Nous avons tous été témoins au cours des dernières semaines du fiasco monumental lié au retrait des dernières troupes américaines en Afghanistan. Après 20 ans de guerre, des centaines de milliers de morts et des sommes inimaginables «dépensées», il n’a fallu que quelques semaines et très peu, voire aucune, résistance afin que les Afghans se réveillent, une fois de plus, sous le joug des talibans.
Le 11 septembre 2001, j’avais 20 ans. Le matin, j’avais rendez-vous pour un changement d’huile au concessionnaire Toyota de Sainte-Thérèse. C’est en rentrant dans la salle d’attente que j’ai vu les premières images de ce que je pensais être un film hollywoodien. Un gratte-ciel en feu, des sous-titres sensationnalistes au bas de l’écran et des journalistes, le regarde hagard, ne sachant trop quoi dire.
Quelques secondes après m’être assis sur une chaise, j’ai vu, en direct, un deuxième avion frapper les tours du World Trade Center. Je vais me souvenir de ce moment toute ma vie.
Quelques jours plus tôt, je venais tout juste de commencer un baccalauréat en sciences politiques à l’Université de Montréal. Curieux de nature et très intéressé par l’actualité géopolitique mondiale, autant vous dire que les semaines ayant suivi les événements ont été intenses. Je passais la majorité de mon temps dans les salles de cours et les couloirs du pavillon Jean-Brillant à analyser avec mes collègues et les profs le flot constant d’informations.
Vingt ans plus tard, je peux vous dire que ces attentats m’ont, comme la plupart d’entre vous, profondément marqué. Certes pour la violence, la détresse et le chaos inouïs, mais surtout pour tout ce qui en a suivi. Aujourd’hui, j’ai le privilège de pouvoir analyser le tout avec du recul et c’est avec le plus grand des respects envers toutes les victimes et leurs proches que je vous partage trois leçons que j’ai tirées de cette horrible page d’histoire.
L’héroïsme des premiers répondants
À mes yeux, l’ultime symbole de ce drame est l’image d’un pompier montant les escaliers de secours de l’une des tours à toute vitesse tout en ordonnant aux milliers de travailleurs d’en descendre le plus rapidement possible. Sans le savoir, plus de 400 premiers répondants, dont près de 350 pompiers, sont entrés dans ces tours afin d’y effectuer leur travail et n’en sont jamais ressortis. Grâce à ces héros, des dizaines de milliers de personnes ont pu être évacuées avant que les tours ne s’effondrent.
La résilience d’une ville
Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis New-Yorkais dans l’âme. Mégalopole où tout est possible, je m’y sens chez moi à chacun de mes séjours. Ville meurtrie au lendemain des attentats, il n’a fallu que de quelques mois, à peine, afin qu’elle se relève fière et forte. En toute honnêteté, je connais très peu de villes qui auraient pu rebondir aussi rapidement de cette terrible épreuve.
Le sacrifice des «oubliés»
Les livres d’histoire mettront l’accent sur la journée du 11 septembre, mais tristement, les centaines de milliers de victimes des 20 années suivantes figureront parmi les oubliées. À mes yeux, il est important de ne jamais oublier les centaines de milliers de victimes, leurs familles, leurs proches aux États-Unis et en Afghanistan qui ont payé l’ultime prix pour un combat dont ils n’avaient, la majorité du temps, absolument rien à voir.
À l’approche des commémorations du vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre, prenons tous quelques secondes de notre temps afin d’avoir une pensée pour les centaines de milliers de victimes innocentes de cette violence inutile et incompréhensible.