
(Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Jamais, depuis la dernière crise de 2008, l’économie mondiale a été aussi sous pression qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Menace imminente d’une pandémie mondiale liée aux plus de 110 000 cas d’infection et 4 000 décès reliés au COVID-19, guerre des prix du pétrole déclarée par l’Arabie Saoudite à la suite de l’échec des dernières négociations de l’OPEP, ralentissement économique dans plusieurs industries telles le transport, l’hôtellerie et le tourisme, annulation de grands évènements sportifs et culturels aux quatre coins de la planète pour terminer avec la pire journée en Bourse au Canada en près de 30 ans fait de mars 2020 un mois d’instabilité.
Pourtant, il y a à peine quatre ou cinq mois, personne ne se doutait que cette rectification économique tant attendue allait se faire à vitesse grand V. La plupart des économistes et experts de toutes sortes prévoyaient pour 2020 une croissance moins grande que celle des dernières années, mais sommes toute positive. Comme quoi l’équilibre planétaire est fragile, on se réveille aujourd’hui avec un tout autre portrait.
Ironiquement, tout comme pour un être humain en pleine santé, il ne suffira, peut-être, que d’un virus pour mettre notre économie à genoux. D’ailleurs, je ne serai aucunement surpris que dans quelques années, on dira que le coronavirus, surtout ses effets collatéraux, ont déclenché une nouvelle récession mondiale.
Sincèrement, j’espère me tromper. Généralement positif, je ne peux que constater la situation telle je la perçois. Qui ne se rappelle pas de la fameuse semaine du 14 septembre 2008, où, en moins d’une journée, le paysage financier des États-Unis a drastiquement changé. Défauts de paiement pour les uns, faillites pour les autres, de prestigieuses institutions du monde de la haute finance, telle la banque d’investissement Lehman Brothers, ont tout simplement mis la clé sous la porte à la stupéfaction générale.
Sans le sauvetage et les centaines de milliards versés in extremis par la Réserve fédérale américaine, les gouvernements et banques centrales de plusieurs dizaines de pays, la crise bancaire et financière aurait fait encore plus de dommages.
En me réveillant ce matin et en voyant l’état des lieux, j’ai un sentiment de déjà-vu qui me rappelle cette semaine d’enfer. En rajoutant l’immense incertitude et le sentiment de peur que coronavirus installe, la recette est parfaite pour un cocktail explosif.
Ne faisons pas l’autruche. Nous nous attendions, d’une année à l’autre, à ce que l’économie mondiale ralentisse de cette croissance effrénée. Krach boursier de 1987, éclatement de la bulle internet de 2000 et crise des prêts hypothécaires à risques de 2008, sommes-nous au tout début de la «Coronacrise de 2020»?
Maintenant, que faire? Au Québec, nous avons la chance de pouvoir compter sur un système bancaire extrêmement solide, tel que prouvé en 2008, et parallèlement, à un des meilleurs systèmes de santé au monde. (Je vous entends déjà... Je fais référence ici de la qualité des soins, du personnel soignant et de notre expertise médicale). Ces deux réalités seront d’une importance capitale afin de pouvoir limiter les catastrophes financières et / ou médicales que pourraient engendrer toute perte de contrôle.
De plus, de ce que je lis et entends de la part du Gouvernement à Québec, je crois sincèrement qu’ils se préparent à livrer un budget en accord avec cette nouvelle réalité afin de contrer ses deux «menaces». Selon le ministre des Finances, l’économie, la santé, l’éducation et l’environnement seront les priorités de ce budget. Je ne peux qu’approuver cette approche.
Pour conclure, je crois que la dernière chose à faire en cette période houleuse est de tomber dans l’hystérie collective et de croire que la fin du monde approche! Certes, cette période d’incertitude économique combinée à la menace pour la santé publique que la COVID-19 entraîne n’est pas le scénario rêvé et crée bien des maux de têtes. Cependant, la dernière chose à faire à mes yeux serait de paniquer. Les prochaines semaines seront cruciales et autant le secteur privé que les différents paliers de gouvernements travaillent ensemble afin de minimiser les risques potentiels reliés à ce chaos planétaire.