Je n'aurais pas imaginé subir autant de stress à trop vendre!

Publié le 23/11/2016 à 07:50, mis à jour le 23/11/2016 à 11:59

Je n'aurais pas imaginé subir autant de stress à trop vendre!

Publié le 23/11/2016 à 07:50, mis à jour le 23/11/2016 à 11:59

Photo: 123rf.com

Quand on se lance en affaires, on espère réussir. On espère avoir assez de talent, de courage et de persévérance pour atteindre les plus hauts sommets. Parmi nos objectifs en tête de liste se trouve la croissance.

Premièrement, comment faire en sorte que nos ventes démarrent, puis comment faire pour qu’elles décollent. Jour après jour, on travaille sur notre plan d’affaires, notre stratégie marketing et nos objectifs de ventes en espérant que ce travail sur papier puisse se concrétiser dans la vraie vie.

Dès le premier jour, on est obligé d’inventer des prévisions pour satisfaire les banquiers. Je me rappelle avoir dû prévoir combien de bouteilles j’allais vendre en France dans 18 mois…ne sachant même pas si j’allais pouvoir continuer mon aventure au Québec une semaine de plus par manque de financement.

Quand on commence à sortir la tête de l’eau des années plus tard et qu’on a réalisé bon nombre de ventes, c’est plus facile de prévoir. Pour certains, la croissance se fait doucement, pour d’autres, c'est le début d’une grosse vague.

Connaissant une forte progression de mes ventes depuis quelques années, j’ai réalisé à quel point la croissance que l’on recherche tant au début peut devenir une arme à double tranchant.

Je n’aurais pas imaginé qu’on puisse subir autant de stress à trop vendre! Que ce soit la pression sur les liquidités, sur les fournisseurs ou sur mon équipe, vivre une forte croissance est bizarrement agréable et désagréable en même temps.

On se retrouve à bout de souffle, en plein milieu d’un tsunami qu’on a longtemps espéré voir frapper. Devoir refuser des ventes, c’est une ambition de bien des jeunes entrepreneurs. Une fois qu’on a repris le contrôle, on réalise que vendre c’est bien, mais que vendre beaucoup, c’est difficile.

Un peu comme un athlète qui connaît du succès au niveau universitaire et qui transite tout d’un coup dans le monde du sport professionnel, la réalité est très différente.

On voit souvent cette situation dans les start-ups technologiques qui sont obligées d’engager presqu’aveuglément des employés pour suffire à la tâche. Comme le temps de réponse est primordial en affaires, il est important de réagir rapidement tout en s’assurant de prendre la meilleure décision possible. Plus la croissance est forte, plus le temps de réflexion est court.

Parfois, certaines entreprises ralentissent volontairement afin de ne pas perdre le contrôle. Cette pression positive peu vite devenir négative si on ne se prépare pas à la vivre.

Au cours des dernières années, je me suis aperçu qu’il fallait être prêt à toute éventualité. Être prêt pour quand ça va bien aller, être prêt pour quand ça va mal aller…mais ironiquement être aussi prêt quand ça va trop bien aller. 

Être un entrepreneur c’est aussi parfois devoir faire face à des défis que l’on n’avait pas prévus. On a beau se préparer à tout, on n’imagine jamais que certains de nos problèmes viendront aussi quand ça ira bien.

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

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