«L'entrepreneurship, c'est une science et un art»

Publié le 09/03/2021 à 13:54

«L'entrepreneurship, c'est une science et un art»

Publié le 09/03/2021 à 13:54

Une classe d'université

La moindre formation dans ces prestigieuses universités coûte une fortune et rares sont les entreprises au Québec qui peuvent s’offrir celles-ci.(Photo: Dom Fou pour Unsplash)

BLOGUE INVITÉ. C’est important pour moi de débuter ma chronique en vous disant que le titre cite David Parent. Depuis une dizaine d’années, lui et son associé Vincent Leclerc accomplissent ce que très peu d’entreprises parviennent à faire, soit de révolutionner leur industrie !

En fondant Pixmob, ils avaient la profonde conviction que le public faisait partie intégrante du spectacle. Depuis, ils cherchent, et surtout réussissent, à créer des moments magiques au moyen de technologies immersives uniques dans les plus grands évènements de la planète.

Sans surprise, du moins pour ma part, en plein milieu de la crise le duo et leur équipe ont innové, une fois de plus. C’est ainsi que sa nouvelle division Safeteams, qui fournit des solutions technologiques aux entreprises afin d’accroître la sécurité de leur personnel grâce à des appareils connectés, a vu le jour. Grâce au million de visières de protection envoyées aux premières lignes, ce duo de génie, il faut le dire, a non seulement sauvé leur entreprise, il l’a bonifiée... en pleine pandémie !

Cependant, ce qui est intéressant dans leur histoire n’est pas nécessairement le fait qu’ils aient réussi à se « réinventer », mais plutôt qu’ils étaient prêts pour cette pandémie, ou tout autre d’ailleurs, bien avant le tout premier cas d’infection !

Suite à la parution de ma chronique de la semaine dernière portant sur ma crainte concernant l’univers de la créativité au Québec, j’ai reçu des centaines de messages. Deux d’entre eux venaient de David et Vincent.

En lisant leurs commentaires, j’ai senti un courant me traverser le corps comme si j’étais le paléontologue découvrant le tout premier fossile d’ankylosaure ! Certes, ma chronique portait sur l’importance de protéger nos entreprises créatives, mais je ne m’attendais pas à ce que cette chronique me fasse réaliser à quel point cette fameuse créativité est essentielle à la survie même de l’entrepreneuriat !

Dans son courriel, David m’a partagé une phrase qui m’a énormément fait réfléchir : « L'entrepreneurship, c'est une science et un art. Pas juste un art. Être créatif, ce n’est pas assez.... Et la science, ça s'apprend. »

Pour tout vous dire, j’ai dû rester une bonne demi-heure, assis devant mon écran, à relire à de maintes reprises sa phrase. Plus les minutes passaient, plus je réalisais à quel point il avait raison. Curieux de nature, je voulais en savoir plus.

Un mois avant la pandémie, Pixmob avait envoyé une trentaine de ses employés suivre un « boot camp » à l’Université McGill sur la stratégie, l’innovation et les opérations. Depuis plusieurs années déjà, ils avaient l’habitude, tout comme Moment Factory d’ailleurs, de faire de la formation de pointe l’une des priorités de l’entreprise.

De Harvard à la Kellogg School of Management et du MIT à Stanford, Pixmob avait l’habitude d’envoyer leurs gestionnaires suivre des programmes ultraspécialisés afin qu’ils sachent réagir face à toute éventualité. Leur pari, certes très onéreux, leur a finalement donné raison.

Rapidement, j’ai pensé à cette célèbre citation que plusieurs attribuent à Abraham Lincoln: « si vous croyez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance. »

En effet, la moindre formation dans ces prestigieuses universités coûte une fortune et rares sont les entreprises au Québec qui peuvent s’offrir celles-ci. Cependant, en inversant notre réflexion, imaginez les coûts faramineux d’une fermeture d’entreprise ou pire d’un exode de cerveaux vers des entreprises étrangères qui investissent massivement dans la formation de leurs talents.

Malheureusement, très peu d’aide gouvernementale existe pour ce type de formation à l’étranger, surtout pour les PME. À quoi bon encourager nos entreprises à toujours viser plus haut s’il est presque impossible, pour une grande majorité d’entre elles, d’assumer ses coûts importants.

Les prochaines années seront déterminantes pour la relance économique de notre province. Afin de garder nos talents créatifs ici, afin de permettre à d’autres entreprises de devenir les prochains Pixmob ou Moment Factory et surtout, afin d’être outillé à réagir rapidement face à tout type de crise, je suis persuadé que nous devons investir massivement dans la formation de pointe. Car comme le dit si bien David, être créatif ce n’est pas assez!

 

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

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