Ce qui pourrait déterminer les grands gagnants de demain

Publié le 15/02/2017 à 11:57

Ce qui pourrait déterminer les grands gagnants de demain

Publié le 15/02/2017 à 11:57

Photo: Gettyimages

Inconnu il y a à peine cinq ans, le terme entrepreneuriat social est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Planter un arbre pour chaque café vendu, permettre à un jeune de prendre un petit déjeuner chaque matin lors de l’achat d’une tasse ou aider à la protection de la forêt boréale en visitant une exposition, ce n’est pas les idées qui manquent quand vient le temps d’améliorer la société dans laquelle on vit.

Plus qu’une simple mode, cette tendance semble s’enraciner pour de bon et redéfinit l’entrepreneuriat tel qu’on le connaît. Cependant, la réalité comptable reste la même. On a beau être fier–avec raison– de planter un million d’arbres par année, mais si le modèle financier n’est pas au rendez-vous, impossible de continuer.

On est passé d’une génération d’entrepreneurs qui voulaient améliorer leur vie à une génération d’entrepreneur qui veulent améliorer LA vie.

Après tout, quoi de mieux que le partage du succès, que de savoir que nos efforts bénéficient à d’autres. Quoi de mieux que de se lancer en affaires avec une raison d’être plutôt qu’avec un produit. Un autre.

Pour un entrepreneur, l’idée de redonner n’est pas nouvelle, mais celle que sa propre entreprise fasse de même l’est.

La culture de redonner à la collectivité est bien enracinée chez de nombreux entrepreneurs, particulièrement au Canada anglais et aux États-Unis. On a qu’à penser aux familles Vanderbilt, Bronfman et Rockefeller qui, depuis des décennies, donnent des millions, voire des milliards pour diverses causes qui leur sont chères.

Pensons aussi à la campagne «promesse de don» lancée en 2010 par Warren Buffett et aujourd’hui appuyée par plus de 150 milliardaires issus de 16 pays. Rappelons que M. Buffett a fait don en 2006 de la majorité de sa fortune à la Fondation Bill & Melinda Gates afin de lutter contre des maladies et réduire les inégalités.

Grâce au succès qu’ils ont eu en affaires, ces entrepreneurs ont pu au fil des ans être de véritables catalyseurs de changement. Par le passé, les dons étaient surtout monétaires, aidant notamment la construction d’universités, d’hôpitaux et de grands projets.

Aujourd’hui, le modèle est différent. Oui, les grandes fortunes continuent à donner, mais c’est aussi l’oeuvre d’entrepreneurs émergents qui, par le biais de leurs entreprises, contribuent à changer le monde.

On a qu’à penser à la superbe entreprise de Rouyn-Noranda, Abitibi & Co, qui rivalise d’ingéniosité afin de réduire son emprunte environnementale. Grâce à une multitude d’initiatives, l’entrepreneur Guillaume Leblanc veut utiliser sa PME spécialisée dans la fabrication de canots et de kayaks comme vecteur de changement dans leur communauté et pour la planète.

Profits ou implication sociale, qui gagnera?

Il y a une dualité intéressante qui se dessine en ce moment: comment la cohabitation se fera sur le long terme entre, d’une part, les consommateurs qui favorisent de plus en plus les marques ayant une forte implication sociale, et d’autre part, les entreprises visant à maximiser leur rentabilité.

Pour l’instant, les deux mondes s’apprivoisent. Certains succès retentissants tel TOMS shoes, qui redonne pour chaque paire de chaussure qu’ils vendent l’équivalent à des pays en voie de développement, prouve que le modèle d’entreprise peut devenir un grand succès tant sur le plan social que financier.

Selon moi, les prochaines années seront cruciales pour l’avenir des nouvelles entreprises sociales. Le monde des affaires est en perpétuelle évolution. Il y a à peine dix ans, Facebook, Snapchat, Airbnb et Uber n’existaient pas. Qui sait, peut-être que dans dix ans les plus grandes entreprises au monde seront aussi celles ayant le plus grand impact social?

 Espérons-le car la véritable richesse est celle que l’on partage et non celle que l’on accumule.

 

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

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