Environnement : que peuvent faire les entrepreneurs?

Publié le 16/12/2015 à 09:26

Environnement : que peuvent faire les entrepreneurs?

Publié le 16/12/2015 à 09:26

C’est en montant au Mont-Tremblant cette fin de semaine pour un lac à l’épaule que j’ai réalisé à quel point j’avais tort d’être heureux qu’un 12 décembre il fasse près de 10 degrés et que nous n’avions pas encore de neige !

Égoïstement, je m’étais réjoui toute la semaine de la température que nous avons eue, une température anormalement douce pour cette période de l’année. J’ai même dis à ma femme que j’espérais que l’hiver au complet soit comme cette semaine, chaud et sans neige ! Plus je m’approchais de Tremblant, plus je réalisais la portée catastrophique de mon souhait.

Station après station, montagne après montagne, le constat était le même, les arbres sans aucune feuille, les pistes verdoyantes. Seul un soupçon de neige artificielle ici et là détonnait du paysage. L’image valait malheureusement mille mots, aucune neige à l’horizon !

En arrivant, nous avons décidé d’aller manger une bouchée. C’était aussi consternant dans le village de Mont-Tremblant. Le fameux chemin Kandahar, habituellement inondé de visiteurs, était anormalement calme et les restos, tristement vides. Pourtant, tout était parfait. Un dollar américain favorisant nos voisins du sud, une des dernières fins de semaine de l’année parfaitement ensoleillée, un week-end idéal pour profiter du début de la saison hivernale, une station de sports d’hiver prête à amorcer la haute saison… mais sans hiver, c’est difficile !

Pour les entrepreneurs de la région, ce dérèglement est une calamité. Le calcul est simple. Pas de neige, pas de ski. Pas de ski, pas de touristes. Pas de touristes, pas de dépenses. Le serveur du resto était désespéré, trois fois moins de clients, trois moins de revenus, trois fois moins d’employés qui travaillent. Ce n’est pas seulement le Mont-Tremblant qui a perdu cette fin de semaine, c’est toute une région, toute une industrie, toute une province.

Ironiquement, dimanche passé était le dernier jour de la COP21, la conférence de Paris portant sur les changements climatiques. Plus de 195 parties étaient impliquées, plusieurs milliers de spécialistes et représentants de toutes les régions du monde autour d’une seule table afin de lutter contre les changements climatiques. Bref, une rencontre historique pour un enjeu crucial.

Malheureusement, à force de négociations, l’entente finale était plus une victoire diplomatique qu’une victoire de contenu.

C’est en lisant un résumé de l’entente sur une terrasse à mi-décembre que je me suis mis à penser aux conséquences économiques du dérèglement climatique et aux rôles que les entrepreneurs doivent jouer afin de faire leur part. Pour ceux de ma génération, on ne peut plus tenir la planète et ses ressources pour acquises. On ne peut plus non plus entreprendre sans se soucier des empreintes écologiques de nos actions.

En tant qu’entrepreneur, je me sens particulièrement responsable des répercussions que peut avoir mon entreprise sur les humains et l’environnement. Lorsqu’on ne fait pas attention aux répercussions de nos décisions, il faut être conscient que ce n’est pas juste la nature que l’on détruit, mais aussi notre propre marché, notre propre économie. Un simple petit geste peut faire toute une différence.

Chez PUR vodka, par exemple, nous avons décidé de faire notre part en exigeant, entre autres, que l’encre qui décore nos bouteilles soit d’origine végétale, que nos caisses de transport soit en carton recyclé, ou d’utiliser que des ingrédients de saison afin de créer nos cocktails, une manière simple et efficace de nous assurer que la fraise ou le basilic que l’on utilise n’ai pas parcouru 15 000 km en avion avant de se retrouver dans notre verre.

Que ce soit en privilégiant les matières recyclables, en utilisant des produits biodégradables, en limitant vos déplacements, en changeant vos vieux équipements énergivores ou en installant un panneau solaire afin de profiter d’une énergie renouvelable, aucun effort ne mérite pas d’être pris en compte. Aujourd’hui plus que jamais, en regardant par la fenêtre en plein mois de décembre les terrains de golf verts comme en plein milieu du mois de juillet, je suis convaincu que l’entrepreneuriat, lui aussi, doit être vert.

 

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

Blogues similaires

Cinq secondes pour un destin

27/04/2022 | Anne Marcotte

BLOGUE INVITÉ. Même en temps de crise, on devrait toujours aller de l’avant en ne s’éloignant jamais de l’essentiel.

Serez-vous sobre en 2022?

BLOGUE INVITÉ. Avez-vous déjà réfléchi à l’impact environnemental de votre comportement numérique?

L’entrepreneur Big Brother?

16/11/2021 | Valérie Lesage

BLOGUE INVITÉ. Les outils informatiques qui analysent le travail des employés pourraient causer des problèmes.