
Arrêtons d’être jaloux, arrêtons d’avoir peur. Ayons de l’ambition, pour nous, pour notre famille, nos amis et nos voisins. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Depuis aussi longtemps que je me rappelle, j’ai toujours été fasciné par notre histoire. En effet, le Québec, tel qu’on le connaît aujourd’hui, est le résultat de millions d’hommes et de femmes qui, au fil des 10 000 dernières années, peuplent notre territoire.
C’est par le détroit de Béring, alors entièrement recouvert de glace, que les premiers humains, d’origine asiatique, traversèrent les 80 kilomètres séparant la Sibérie de l’Alaska. Au fil du temps, ces peuples nomades se sont dirigés vers l’Est afin de s’établir ici, au Québec.
Avec le temps, trois principaux groupes s’y établirent pour de bon. Les Iroquois, les Algonquins et les Inuits. C’est le 24 juillet 1534, que l’explorateur Jacques-Cartier mis pied en Gaspésie ainsi marquant une nouvelle page de l’histoire du Québec. Cependant, c’est seulement en 1608 que Samuel de Champlain fonda, sur le cap Diamant, la ville de Québec, officiellement devenue la capitale de la Nouvelle-France.
Bien entendu, l’histoire est beaucoup plus complexe que ce simple résumé de quelques lignes. La diplomatie n’étant pas le premier réflexe de l’époque, autant les Premières Nations, le Royaume de France et très rapidement l’Empire britannique ont formé pendant des siècles un trio où alliances stratégiques, trahisons, guerres et commerce faisaient partie du quotidien.
Avec le temps, la place et l’influence de la religion catholique prirent de plus en plus d’importance dans la province jusqu’à en devenir la seule et unique véritable autorité. Le clergé régnait sur la province et dictait chacun de nos faits et gestes. Supportée par des politiciens partageant les mêmes idéaux, cette période fut parmi les plus sombres de notre histoire.
C’est avec la Révolution tranquille des années 60 sous le Gouvernement Lesage que le Québec entra dans la modernité. Un jour nous étions tous à l’église, le lendemain, nous les avions désertées.
L’héritage de cette période nous hante encore. Il est important ici de ne pas passer sous silence les atrocités que certaines communautés religieuses ont fait subir aux peuples des Premières Nations.
Je veux cependant ici me pencher sur un héritage totalement différent, soit celui du sentiment de honte envers notamment la réussite et le succès en affaires. Une honte gavée par un discours nous interdisant de vouloir plus, de vouloir mieux.
Malheureusement, les cicatrices de cette pensée unique sont encore aujourd’hui solidement ancrées dans notre mémoire collective. Force est de constater qu’il est très difficile de se départir de ce fameux réflexe d’être né pour un petit pain.
Ayant été élevé par une mère québécoise et un père français, j’ai pu voir à quel point, finalement, la valeur que l’on s’approprie en tant que peuple est bien souvent qu’une question de perception.
Ayant été formatés pendant des siècles par l’église à accepter une vie pieuse, difficile et entièrement consacrée à Dieu, nous avons fortement été imprégnés d’un sentiment de haine envers l’argent et le succès. Parallèlement, nous avons développé une sorte de culpabilité ainsi qu’une gêne de réussir en affaires!
Nos voisins du sud, eux, dont l’influence religieuse provenait principalement du protestantisme, beaucoup plus ouvert à la notion de réussite, n’ont aujourd’hui aucun problème avec l’argent, le succès et tout ce qui tourne autour, bien au contraire.
Pour bâtir une économie forte et fière, il faut qu’on arrête de chuchoter nos succès et d’humilier ceux qui échouent. Il faut qu’on arrête de croire qu’un entrepreneur vole ses clients s’il roule en Porsche, d’être jaloux de ceux ou celles qui atteignent les plus hauts sommets et de voir l’argent comme l’axe du mal.
Moi, le fromage, je l’appellerais le «Grand Québec», je ne dirais pas que je suis né pour un petit pain, mais plutôt pour la boulangerie, voire même avec les champs de blé et la minoterie. Je n’hésiterais pas à dire que les Alouettes sont champions du monde lorsqu’ils remportent la Coupe Grey, tout comme les équipes de la NFL le font quand ils remportent le Super Bowl... malgré le fait que toutes les équipes évoluent dans un seul et même pays!
Je ne dirais pas que Céline Dion est née à Charlemagne, où qu’elle ait plus de sœurs et frères que certaines villes ont d’habitants, mais je mettrais plutôt l’emphase sur le fait que c’est la plus grande vedette internationale d'origine québécoise. J’arrêterais de tout faire pour éloigner les plus qualifiés, les plus expérimentés et les meilleurs de l’arène politique, je voudrais avoir la crème de la crème pour gérer notre province.
Arrêtons d’être jaloux, arrêtons d’avoir peur. Ayons de l’ambition, pour nous, pour notre famille, nos amis et nos voisins. Arrêtons de vouloir être plus catholiques que le pape!