Ce que m'a appris mon premier échec en affaires

Publié le 13/04/2017 à 14:50

Ce que m'a appris mon premier échec en affaires

Publié le 13/04/2017 à 14:50

Je m’en rappelle comme si c’était hier. J’avais eu la «brillante» idée, en sortant de l’Université, d’ouvrir un resto-bar avec trois de mes très bons amis. Ayant une expérience d’environ 35 secondes cumulatives dans le milieu de la restauration, nous étions convaincus que c’était une idée géniale.

La logique était simple. Nous sortions chaque semaine dépenser le peu d’argent que nous avions en poche dans le resto-bar d’un inconnu. Pourquoi pas faire venir dépenser des inconnus dans notre propre resto-bar?

Rapidement mais sûrement, le projet sur lequel nous avions travaillé si fort devenait un véritable cauchemar. Des dettes dès le premier jour, des clients forts peu nombreux, des problèmes de bruits avec les voisins, bref, une expérience catastrophique.

Dieu merci, j’ai réussi, non pas sans perdre presque tout ce que j’avais, à m’en sortir. J’aurais pu décider de prendre un chemin différent que celui de me relancer en affaires avec une idée encore plus folle que celle de produire de la vodka au Québec. J’avais un diplôme universitaire et j’aurais pu trouver un emploi dans mon domaine.


« Personne n’aurait pu m’empêcher de tenter ma chance pour une deuxième fois »

Cependant, j’avais été comme piqué, gagné par le virus d'entreprendre et personne n’aurait pu m’empêcher de tenter ma chance pour une deuxième fois. Il faut dire que j’ai eu l’immense privilège d’avoir des parents, une sœur et une copine (aujourd’hui ma femme!) qui croyaient encore en moi, me donnant suffisament d’énergie pour me retrousser les manches et foncer.

Je dois l’avouer, en sortant d’une première expérience catastrophique en affaires, je me suis posé beaucoup de questions. Est-ce que le monde des affaires est pour moi? Suis-je capable de subir ce stress constant? Suis-je prêt à tout risquer?

Vivre un échec n’est jamais facile. Qu’il soit amoureux, sportif ou professionnel, le sentiment que l’on ressent de cette expérience est tout simplement atroce. Malgré tout, avec un certain recul, je peux vous dire que je suis ressorti gagnant de cette expérience.

Premièrement, j’ai découvert que l’échec n’existait pas à 25 ans. Je sortais de l’université sans trop d’obligations personnelles. J’avais un emploi d’étudiant, pas vraiment d’argent en poche et surtout toute une vie devant moi. J’avais absolument tout à gagner et pas grand chose à perdre.

Deuxièmement, ce fut très introspectif. Malgré la rapidité de mon échec, j’ai grandement appris de cette expérience. Bien que ça m’a pris plusieurs années pour digérer le tout, je peux aujourd’hui vous dire que ce naufrage m’a permis de me découvrir en tant qu’entrepreneur. Je me suis aperçu que j’étais beaucoup plus créatif que gestionnaire, que j’étais un entrepreneur débordant d’idées et qu’il fallait m’entourer de personnes clés qui m’aideraient à exploiter mes forces.

Troisièmement, j’ai réalisé qu’il y a deux mondes des affaires bien distincts. Celui des émotions et celui de la jungle. Autant des émotions telles que le plaisir, l’optimisme et la détermination sont essentielles, autant quand l’échec pointe le nez, c'est la jungle, la bataille, la peur et l’instinct de survie.

À bien y penser, c’est fou à quel point l’échec se vit différemment d’une personne à l’autre. Pour certains, il est un point final, pour moi, il est une virgule. Oui, il ralentit la cadence, mais il ne devrait jamais définir notre destin. Je vous le donne. L’échec fait mal. Cependant, je crois sincèrement, l’ayant vécu en première ligne, que tout échec que l’on vit peut être formateur.

 

À (re)lire

Entrepreneurs, faites comme Nike, McDo... et les oiseaux

SAQ: pourquoi je dis non à la privatisation

Le top 3 de ce qui m'énerve le plus dans les affaires

 

 

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

Blogues similaires

Cinq secondes pour un destin

27/04/2022 | Anne Marcotte

BLOGUE INVITÉ. Même en temps de crise, on devrait toujours aller de l’avant en ne s’éloignant jamais de l’essentiel.

Serez-vous sobre en 2022?

BLOGUE INVITÉ. Avez-vous déjà réfléchi à l’impact environnemental de votre comportement numérique?

L’entrepreneur Big Brother?

16/11/2021 | Valérie Lesage

BLOGUE INVITÉ. Les outils informatiques qui analysent le travail des employés pourraient causer des problèmes.