Développer sa posture mentale et sa présence exécutive


Édition du 14 Décembre 2022

Développer sa posture mentale et sa présence exécutive


Édition du 14 Décembre 2022

La confiance intrinsèque que nous nous accordons, notre volonté de bien faire et la capacité à dégager une «aura» constituent la «posture mentale». (Photo: Unsplash)

À LA CHASSE. Demandez à un recruteur de cadres ce qu’il évalue plus spécifiquement chez un candidat pour assumer un rôle de dirigeant et il vous répondra, au-delà de l’expertise de l’individu, de son expérience et de tous ses attributs personnels: la présence exécutive. Pourquoi ? Parce que la présence exécutive, c’est la somme de tous ces éléments.

C’est ce que dégage l’individu quand il entre dans une salle de réunion, la façon avec laquelle il dirige les discussions du comité de direction ou du conseil d’administration.

La présence exécutive combine non seulement l’assurance et la confiance que la personne a en elle, mais aussi l’authenticité avec laquelle elle la met en action. L’écoute, la chaleur humaine et l’empathie dont elle fait preuve invitent les autres à s’engager et à la suivre. On parle souvent de charisme, mais c’est plus que ça. Le charisme s’arrête quand l’intention de l’individu est seulement habitée par son intérêt personnel ou sa complaisance. L’être humain a cette faculté naturelle héritée de notre condition animale à sentir instinctivement quand la motivation de l’individu n’est pas sincère ou qu’au-delà du paraître, tout est faux ou vide.

C’est à ce moment qu’intervient la «posture mentale», c’est-à-dire comment la personne se sent «en dedans». La confiance intrinsèque que nous nous accordons, notre volonté de bien faire et la capacité à dégager cette «aura». On dira qu’une personne est «solide» quand on sent qu’elle est en contrôle de son expertise et de ses émotions.

Particulièrement dans des situations difficiles ou des conversations épineuses.

La présence exécutive est ancrée dans la posture mentale et fait appel au respect que l’individu a pour ses interlocuteurs et l’objectif qui l’anime. La question est comment la développer.

 

1. Cherchez de la rétroaction

Demandez à votre entourage (collaborateurs, patrons, collègues, amis ou famille) comment ils vous perçoivent et si vous avez une influence. J’ai souvent vu des professionnels ou des cadres maîtriser leur expertise et posséder une compétence ou des connaissances uniques, mais pourtant incapables de faire passer leur message et de vulgariser leur savoir. Ils restaient cantonnés dans des rôles de «professeur tournesol»que l’on expose seulement avec un accompagnateur capable de décoder la pièce et de sentir si l’audience décroche ou pas. Avoir une expertise est essentiel, mais être capable de la transmettre et démontrer sa valeur l’est tout autant.

 

2. Travaillez votre style de communication

Misez autant sur le choix des mots, le ton de la voix, la façon de poser des questions ou de formuler vos commentaires que sur votre non-verbal. Le sourire, l’ouverture dans votre posture et la capacité d’observer et d’écouter sont vos meilleurs alliés. Même le choix de la tenue vestimentaire a une incidence.

 

3. L’art de convaincre

Conjuguez l’authenticité et la chaleur humaine avec votre compétence. «Je comprends que ce projet peut paraître complexe pour certains, moi-même j’ai eu besoin de mieux comprendre.»Misez sur votre énergie pour partager votre passion et votre engagement dans l’idée ou le projet que vous défendez. Toujours avec calme et sans émotion extrême. Soyez autant décisif qu’incisif.

 

4. Avoir une vision et la capacité de la partager

C’est bien beau d’avoir des idées, encore faut-il pouvoir les articuler et les raconter. Utilisez le story telling pour amener l’auditoire à se projeter et pour faire résonner vos idées dans la tête des autres, et ce, toujours avec une pointe d’humour.

Enfin, et surtout, agissez toujours avec intégrité et soyez responsable de vos actes. Sachez faire face à l’adversité et aux erreurs avec humilité en assumant vos responsabilités.

À propos de ce blogue

Nathalie Francisci est présidente exécutive pour le Québec chez Gallagher. Elle oeuvre en recrutement de cadres depuis 25 ans. Entrepreneure, experte en gestion des talents, elle est reconnue comme l’une des références au Québec. Femme d’affaires engagée, elle siège sur plusieurs CA. Conférencière et chroniqueuse, ses interventions font la différence par l’énergie et style direct qui s’en dégagent. Passionnée par nature, elle n’oublie jamais qu’elle travaille avec des gens, pour des gens. Elle partagera avec vous ses réflexions et expériences sur l’univers du recrutement et de la gestion des talents pour faire réfléchir autant les individus que les organisations. Nathalie Francisci a été Finaliste au Concours des Mercuriades en 2001, elle a reçu le Prix «Nouvelle Entrepreneure du Québec» en 2001 et «Entrepreneure – petite entreprise» en 2007 décerné par le RFAQ et elle a remporté le Prix Arista en 2008. Elle porte les titres de CRHA et de IAS.A.

Nathalie Francisci
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