Zoom sur les Z

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Novembre 2019

Zoom sur les Z

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Novembre 2019

La députée écologiste néo-zélandaise de 25 ans, Chlöe Swarbrick (Photo: Green Party / CC)

BILLET. «Ok boomer!» Cette petite phrase assassine d'une législatrice néo-zélandaise de 25 ans à l'adresse de collègues plus âgés qui la chahutaient pendant son discours dénonçant l'inaction par rapport aux changements climatiques a fait le tour du monde.

La même semaine, j'avais la chance de côtoyer des étudiants de Polytechnique pour un panel que j'animais sur le développement durable. À la fin de l'événement, j'ai donné la parole au public. Là, j'ai été renversée par la qualité des questions, pertinentes et pointues. Ce n'est pas très flatteur pour moi, mais elles valaient largement les miennes. Les échanges qui ont suivi étaient passionnants, au point où j'aurais souhaité que le format eût plutôt été tout le long un dialogue entre les experts sur la scène et ces futurs ingénieurs. De voir ces jeunes si passionnés, si brillants et allumés sur cet enjeu important m'a rempli d'optimisme pour l'avenir.

Ces deux événements m'ont donné envie d'en savoir plus sur ceux que l'on appelle communément les «Z». Comme milléniale, j'ai l'habitude que ma génération se fasse refaire le portrait, pas toujours de manière flatteuse, et j'ai toujours trouvé caricaturales ces généralisations. Pourtant, voici qu'à mon tour je cherchais une liste de caractéristiques englobant ces 1,2 million de Québécois. Il en ressort que ceux nés après 1995 avec la technologie sont ultraconnectés (mais qui ne l'est pas de nos jours ?), autonomes, collaboratifs, motivés par les défis et l'apprentissage. Surtout, ils sont nombreux à rêver de se lancer en affaires. Un fait d'ailleurs bien compris par les universités qui, comme vous le découvrirez ici, ont su canaliser l'effervescence entrepreneuriale de leurs étudiants pour les aider à créer des entreprises à succès.

Ceux qui ne deviendront pas leur propre patron arriveront sur le marché du travail dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre sans précédent. Dans son récent rapport «La génération Z du Québec et sa vision du milieu du travail», Academos révèle que 93 % des Z veulent travailler pour une entreprise offrant une grande flexibilité à ses employés et 90 % veulent que leur futur employeur contribue de façon positive à la société. L'intégration de cette nouvelle génération va donc sans contredit bouleverser les façons de faire. Comment réagiront les gestionnaires, qui essaient déjà de se remettre des perturbations apportées par les Y ? Comment réagiront les Y, qui seront à leur tour bousculés par plus jeunes qu'eux ?

Que les organisations soient prêtes ou non, les Z arrivent et le Québec inc. n'a qu'à bien se tenir. En contexte de recherche de talents, s'adapter afin d'être un bon employeur pour cette génération pourrait faire toute la différence entre les entreprises qui prospèrent et celles qui disparaissent.

Marine Thomas
Rédactrice en chef, Les Affaires
marine.thomas@tc.tc
@marinethomas

À propos de ce blogue

Marine Thomas est rédactrice en chef de Les Affaires. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2016 à titre de directrice de contenu, Journal et Bulletin privilège. Marine est animée par un désir d’offrir à nos lecteurs des contenus pertinents et de grande qualité, que ce soit sous formes papier ou numérique. Par ailleurs, elle agit au CA du Y des femmes de Montréal – YWCA Montreal depuis 2014. Elle est actuellement vice-présidente du CA. Auparavant, elle été rédactrice en chef à la Revue Gestion – HEC Montréal, rédactrice en chef d'Inspiro Média et rédactrice en chef adjointe de Premières en Affaires. Marine possède une maîtrise en Management de la culture et des médias (Spécialité presse et édition) de Sciences Po (Paris).

Marine Thomas