Vive le vent!


Édition du 18 Janvier 2023

Vive le vent!


Édition du 18 Janvier 2023

Face à cette tempête parfaite, il est probable que nous assistions à une vague de fermetures d’entreprises. (Photo: 123RF)

BILLET. Sans avoir de boule de cristal, je peux affirmer avec certitude qu’un mot sera sur toutes les lèvres en 2023: inflation. Il faut espérer que la politique agressive de hausse des taux d’intérêt des banques centrales pour mater la flambée des prix portera enfin ses fruits. Tant que ce ne sera pas le cas, les particuliers comme les entreprises seront sous pression, pris en étau entre les coûts qui augmentent et leurs liquidités qui, elles, diminuent. D’autres incertitudes plombent le moral des dirigeants en ce début d’année. La logistique continue d’être un casse-tête, l’issue de la guerre en Ukraine reste incertaine et malgré les signes d’un ralentissement économique, le marché de l’emploi, lui, ne montre toujours aucun essoufflement, ce qui veut dire que le manque de main-d’œuvre continue d’être préoccupant. Bref, on va se le dire, en 2023, tout est réuni pour que cela brasse solide. 

Pour vous aider à passer à travers cette période tumultueuse, nous avons réuni nos journalistes, experts dans leurs différents domaines, pour compiler les signaux faibles détectés ou les tendances fortes pressenties afin d’établir dix pistes d’action à poser dès le début d’année. Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive. Elle constitue néanmoins un bon point de départ. Si vous n’avez pas de réponse aux points soulevés, assurez-vous de les ajouter à l’ordre du jour de votre prochain comité de direction. Après tout, le secret de la pérennité réside dans la préparation d’une feuille de route claire, tout en ayant l’agilité de s’en éloigner pour saisir les occasions qui surgissent inévitablement de chaque crise. 

Malgré la résilience et l’ingéniosité des organisations, il faut être réaliste: tous les dirigeants ne réussiront pas à mener leur entreprise à bon port. Face à cette tempête parfaite, il est probable que nous assistions à une vague de fermetures d’entreprises. Déjà, le nombre de dossiers d’insolvabilité d’entreprises a augmenté de 58,3% en novembre 2022 par rapport au même mois l’année précédente, selon le Bureau du surintendant des faillites du Canada. Soyons clairs, il est intolérable que des entreprises ploient, puis finissent par crouler sous le poids d’un enchaînement de circonstances structurelles hors de leur contrôle parce qu’elles n’ont pas reçu le soutien qui aurait pu leur permettre de s’en sortir. En ce sens, la création du programme Persévérance entrepreneuriale, par Nathaly Riverin, pour accompagner les entrepreneurs en difficulté, est une excellente nouvelle. Nous aurons besoin de plus de mouvements d’entraide et de solidarité pour sortir collectivement plus forts de cette période difficile.

Cependant, j’ose glisser ici une idée qui ne sera pas populaire: est-il possible que notre économie ait besoin de cette bourrasque pour faire tomber des entreprises depuis trop longtemps sous respirateur artificiel? Déjà, en 2018, la Banque du Canada révélait que notre économie recélait 25% d’entreprises zombies, nous plaçant à la deuxième position mondiale dans ce palmarès peu reluisant! Véritable fléau, ces entreprises capturent un capital financier et humain, tout en représentant un frein à la croissance et à l’innovation pour les entreprises plus prometteuses. Si on laissait place à la fameuse «destruction créatrice» chère à l’économiste Joseph Schumpeter, nous pourrions bénéficier d’un vent de renouveau qui serait une véritable bouffée d’air pour notre économie, une fois hors de l’œil du cyclone. 

Pour finir, j’aimerais profiter de ce premier numéro pour vous souhaiter tout le meilleur pour cette nouvelle année: santé, sérénité, et beaucoup de courage… nous allons en avoir besoin!

À propos de ce blogue

Marine Thomas est rédactrice en chef de Les Affaires. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2016 à titre de directrice de contenu, Journal et Bulletin privilège. Marine est animée par un désir d’offrir à nos lecteurs des contenus pertinents et de grande qualité, que ce soit sous formes papier ou numérique. Par ailleurs, elle agit au CA du Y des femmes de Montréal – YWCA Montreal depuis 2014. Elle est actuellement vice-présidente du CA. Auparavant, elle été rédactrice en chef à la Revue Gestion – HEC Montréal, rédactrice en chef d'Inspiro Média et rédactrice en chef adjointe de Premières en Affaires. Marine possède une maîtrise en Management de la culture et des médias (Spécialité presse et édition) de Sciences Po (Paris).

Marine Thomas