Pour une vraie conciliation boulot-vie perso


Édition du 09 Mars 2022

Pour une vraie conciliation boulot-vie perso


Édition du 09 Mars 2022

Offrir un environnement de travail inclusif, flexible, qui encourage un meilleur équilibre et un sentiment d’appartenance: voilà une expérience qu’aucun employé ne voudra quitter… et encore moins oublier! (Photo: 123RF)

BILLET. Avez-vous regardé Severance? Dans cette nouvelle série dystopique, une entreprise injecte dans le cerveau de ses employés consentants une capsule leur permettant de dissocier complètement leur vie personnelle et professionnelle.

Au moment où les sphères de nos vies sont plus que jamais imbriquées l’une dans l’autre, l’idée a certainement de quoi attirer, notamment les mères essoufflées après deux ans de pandémie. Même pour celles qui sont arrivées aux plus hauts sommets, il semble difficile d’échapper à la charge mentale. Dans une entrevue accordée au début mars au Globe and Mail, Chrystia Freeland, la femme la plus puissante du pays, a eu cette phrase frappante: «Je parie que j’ai davantage rempli le lave-vaisselle que tous les ministres des Finances dans l’histoire du Canada»!

Malgré les avancées, il est certain qu’un déséquilibre persiste. Lorsque j’ai commencé ma carrière au magazine Premières en affaires, j’avais la ferme conviction que les questions d’inégalité étaient réglées ici. Au fil d’entretiens avec des centaines de dirigeantes, j’ai découvert, effarée, les obstacles persistants que les femmes doivent encore surmonter pour accéder à un rôle d’influence.

Aujourd’hui, même si j’ai la chance d’évoluer dans une entreprise où les femmes sont majoritaires au comité de direction, je suis consciente que c’est l’exception, et que dans certaines industries, la pente est très dure à gravir. Diriger une entreprise dans un tel milieu, comme celui de la construction ou encore gérer une grande entreprise cotée est donc en soi tout un exploit ! Nous avions envie de vous faire découvrir ces femmes au leadership extraordinaire qui réussissent à repousser les barrières pour la future génération.

Cela dit, il n’est pas certain que les membres de cette nouvelle génération veuillent suivre la voie tracée par leurs aînées. Une part grandissante de jeunes employés refusent que leur travail prenne toute la place, préférant travailler moins, mais mieux. Pour les séduire, des employeurs, comme les grands cabinets comptables, multiplient les initiatives, dont certaines mériteraient d’inspirer d’autres secteurs.

Comment, à votre tour, pouvez-vous vous adapter pour avoir des employés engagés plutôt qu’épuisés? D’abord, il faut revoir sa culture d’entreprise pour encourager la déconnexion après les heures de bureau. Cela passe par arrêter de valoriser — même indirectement — les employés toujours connectés, qui répondent rapidement, même tard ou pendant leurs congés.

Ensuite, aménagez des espaces de travail pensés pour contribuer au bien-être des employés. Le retour en présentiel sera à cet égard un test décisif.

La dernière recommandation, et non la moindre, nous vient du «père du management moderne» lui-même. Pour Henry Mintzberg, les entreprises doivent valoriser le leadership de l’ensemble des employés pour créer un véritable communityship.

Offrir un environnement de travail inclusif, flexible, qui encourage un meilleur équilibre et un sentiment d’appartenance: voilà une expérience qu’aucun employé ne voudra quitter… et encore moins oublier!

 

Marine Thomas
Rédactrice en chef, Les Affaires
marine.thomas@groupecontex.ca
@marinethomas

À propos de ce blogue

Marine Thomas est rédactrice en chef de Les Affaires. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2016 à titre de directrice de contenu, Journal et Bulletin privilège. Marine est animée par un désir d’offrir à nos lecteurs des contenus pertinents et de grande qualité, que ce soit sous formes papier ou numérique. Par ailleurs, elle agit au CA du Y des femmes de Montréal – YWCA Montreal depuis 2014. Elle est actuellement vice-présidente du CA. Auparavant, elle été rédactrice en chef à la Revue Gestion – HEC Montréal, rédactrice en chef d'Inspiro Média et rédactrice en chef adjointe de Premières en Affaires. Marine possède une maîtrise en Management de la culture et des médias (Spécialité presse et édition) de Sciences Po (Paris).

Marine Thomas