Éternels insatisfaits

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Mars 2020

Éternels insatisfaits

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Mars 2020

La décision de Molson de quitter son local emblématique de la rue Notre-Dame, à Montréal, pour 6,3 millions de pieds carrés à Longueuil a fait couler beaucoup d'encre. Or, le brasseur n'est que la figure de proue d'un mouvement d'entrepreneurs qui, attirés par les sirènes de la banlieue, quittent la grande ville pour s'installer aux alentours. (Photo: 123RF)

BILLET. L'être humain est ainsi fait qu'il est un éternel insatisfait. Prenons notre définition du succès.

Pendant des années, nous visons cette promotion ou cette augmentation de salaire. Nous y travaillons d'arrache-pied, pensant qu'une fois celle-ci obtenue, nous serons comblés. Lorsque nos efforts sont enfin récompensés, cependant, loin de savourer notre succès, notre satisfaction est somme toute assez éphémère. Rapidement, notre nouveau statut nous semble acquis, nos dollars supplémentaires sont dépensés et on se remet à aspirer à autre chose. La même logique nous pousse à faire le saut d'une entreprise à l'autre. De notre employeur actuel, nous avons appris à connaître tous les défauts, tandis que la compétition, vue de l'extérieur, brille de mille attraits. C'est une fois parti, bien souvent, que l'on se rend compte de tout ce que l'on a perdu au passage.

Cette tendance à toujours vouloir aller voir ailleurs pour vérifier si l'herbe y est plus verte, nous avons voulu l'explorer dans le cadre de la banlieue. Dès que l'on évoque ce sujet, la réaction est quasiment épidermique. Notre salle de rédaction n'a pas fait exception lorsque l'angle fut proposé, avec comme fervents défenseurs ceux qui résident sur une des deux rives et qui louent à chaque occasion les multiples mérites de la vie en périphérie. Mais les avantages si vantés par les citoyens s'appliquent-ils aux entreprises ? La décision de Molson de quitter son local emblématique de la rue Notre-Dame, à Montréal, pour 6,3 millions de pieds carrés à Longueuil a fait couler beaucoup d'encre. Or, le brasseur n'est que la figure de proue d'un mouvement d'entrepreneurs qui, attirés par les sirènes de la banlieue, quittent la grande ville pour s'installer aux alentours. Qu'en est-il réellement une fois sur place ? Pour que les dirigeants aient en main toutes les clés avant de choisir de leur emboîter le pas, Olivier Schmouker est parti à la rencontre de ces entrepreneurs qui sont passés de l'autre côté de la barrière pour qu'ils nous racontent leur nouvelle réalité.

Le bilan ? Ailleurs, ce n'est pas mieux, c'est simplement... différent. Pour chaque avantage gagné, vous avez un nouvel inconvénient. Comme pour votre carrière et votre vie personnelle d'ailleurs, l'essentiel est d'apprécier votre situation malgré ses imperfections, et de bénéficier de ce qui est réellement important pour vous au moment présent. Car, au bout du compte, l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, elle l'est là où on prend le temps de l'arroser.

À propos de ce blogue

Marine Thomas est rédactrice en chef de Les Affaires. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2016 à titre de directrice de contenu, Journal et Bulletin privilège. Marine est animée par un désir d’offrir à nos lecteurs des contenus pertinents et de grande qualité, que ce soit sous formes papier ou numérique. Par ailleurs, elle agit au CA du Y des femmes de Montréal – YWCA Montreal depuis 2014. Elle est actuellement vice-présidente du CA. Auparavant, elle été rédactrice en chef à la Revue Gestion – HEC Montréal, rédactrice en chef d'Inspiro Média et rédactrice en chef adjointe de Premières en Affaires. Marine possède une maîtrise en Management de la culture et des médias (Spécialité presse et édition) de Sciences Po (Paris).

Marine Thomas