La vision du jeu des affaires

Publié le 22/06/2021 à 07:00

La vision du jeu des affaires

Publié le 22/06/2021 à 07:00

Un jeu d'échecs

Un jeu comme les échecs a pour but de terminer la partie le plus rapidement possible. Il ne devrait pas en être ainsi en affaires. (Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Vous souvenez-vous des bons moments passés en famille ou avec vos amis à jouer à toutes sortes de jeux? Dans son livre intitulé Finite and Infinite Games, publié en 1987, James Carse argue qu’il existe 2 types de jeux. 

Le jeu fini fait référence à un jeu dans lesquelles les participants jouent dans le seul but de gagner et par conséquent de mettre fin à la partie. Pour arriver à ce résultat, les participants obéissent à des règles bien définies, reconnaissent les limites et, le plus important, ce qui détermine l’annonce des gagnants et des perdants. Il est facile de penser à des jeux comme les cartes, les jeux de société, le sport et, à plus grande échelle, les guerres.

Totalement à l’opposé, le jeu infini existe uniquement dans le but de continuer le jeu et même d’y ajouter des participants. Les conditions du jeu sont aussi bien différentes, les règles sont changeantes et elles se définissent au fur et à mesure. Cet univers de jeu inclut par exemple la politique, la vie et les affaires.

L’approche finie et infinie ne sont pas des idées concurrentes. Nous avons le sentiment inhérent qu’il y a quelque chose de plus grand que le jeu fini et il est important d’exprimer sa vision infinie pour permettre à chaque niveau d’employé d’utiliser son jugement pour faire la bonne chose pour le court et le long terme.

Le leader d’un jeu infini bâtit de la valeur, il ne recherche pas simplement le gain à court terme. En d’autres mots, il s’assure tactiquement de maintenir un contexte favorable à court terme, mais agit maintenant en fonction d’une vision à long terme. 

Adopter une approche infinie en affaires passe nécessairement par l’innovation. L’allocation des ressources pour supporter les initiatives créatrices de valeur est prioritaire et prédominante dans la prise de décision des investissements requis pour supporter la croissance future, même sur le plan opérationnel.

 

Les critères essentiels

En 2014, Tesla a offert gratuitement à ses compétiteurs ses brevets en lien avec sa mission d’accélérer la transition mondiale vers l’énergie durable. À tort ou à raison, aucune entreprise n’a accepté. Une approche infinie aux affaires déroute, change les règles du jeu et déclasse les joueurs finis sans même qu’ils s’en aperçoivent. 

Tout commence par la vision de votre entreprise. J’aime bien la réflexion de Simon Sinek qui partage qu’une vision doit remplir 3 critères essentiels. Celle-ci doit être résiliente, à l’épreuve des changements culturels, politiques et technologique; elle doit être inclusive sans exclure aucun type de contributeurs et elle doit bénéficier en premier lieu aux autres.

Bâtir un collectif d’individus, d’intelligence et de capacités à livrer produit une vélocité et une agilité accrue, et donc un avantage compétitif structurel à long terme, une perspective infinie. À l’opposé, le leader à perspective finie pense qu’il est le seul à savoir comment gagner et ne donne pas sa confiance aux autres, il dicte au lieu d’enseigner. Dans ce contexte, l’entreprise est limitée par son leader et ses croyances limitatives. 

La plupart d’entre nous jouent avec un état d’esprit fini et ne donnent à nos employés aucune raison de construire une entreprise sans nous. Tony Robbins, affirme que la plus grande qualité d’un leader est de ne pas tout savoir, mais bien de savoir s’entourer des meilleurs.

Diriger avec un état d’esprit infini implique d’avoir le désir de laisser nos organisations dans un meilleur état que celui dans lequel nous l’avons trouvé, qui inspirera d’autres personnes à vouloir continuer à les bâtir sans nous. Un leader à perspective infinie reconnaît que sa priorité est d’amplifier les capacités de leadership de l’entreprise et de mettre en place un processus de relève pour assurer la pérennité du leadership de celle-ci.

On se demande pourquoi le taux de réussite de transfert d’entreprise est si bas, soit moins de 30%. Il est à se demander si ce taux de transfert ne serait pas plus grand si ces leaders adoptaient une perspective infinie aux affaires.

Et vous, à quel jeu jouez-vous?

 

À propos de ce blogue

Savoir-faire est un blogue qui traite de l’immense défi qu’est l’exécution en affaires. Marc Lavallée est un entrepreneur en série qui a contribué au succès autant dans la grande entreprise que dans les «start-ups» sur le plan local, national et international. Sa passion pour l’entrepreneuriat l'a mené, depuis 7 ans, à aider plus d’une cinquante d’entreprises à augmenter leur performance. Expert dans l'implantation d’une culture d’exécution dans les PME, sa mission est de contribuer à élever la qualité des entreprises d’ici, pour qu'elles puissent mieux gagner ailleurs.

Marc Lavallée

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