Un exemple de bonne et mauvaise analyse

Publié le 07/01/2012 à 10:46, mis à jour le 07/01/2012 à 10:46

Un exemple de bonne et mauvaise analyse

Publié le 07/01/2012 à 10:46, mis à jour le 07/01/2012 à 10:46

La deuxième analyse a recours à un modèle précis afin de calculer un intervalle de valeurs intrinsèques possibles. On utilise donc beaucoup de formules. Et dans bien des cas, le résultat de ces formules aboutit à des données totalement inutiles. Prenons le calcul du rendement sur le capital investi. On mentionne qu'il s'élève à 172,7%, comparativement à l'estimé du coût de son capital qui n'est que de 10,8%.

Tout d'abord, si le rendement du capital investi de la société atteint des niveaux si élevés, c'est tout simplement parce qu'on ne peut pas utiliser le bilan pour effectuer un tel calcul. Ce dernier ne tient nullement compte de la valeur ''actuelle'' des actifs qui seraient requis pour reproduire un réseau aussi solide. Ces sociétés bénéficient fortement de leur réseau actuel, pour lequel les dépenses ont été engendrées il y a fort longtemps. Une forte valeur intangible a été créée, mais n'est pas reflétée dans le bilan. Donc, dans certains domaines, comme celui de MasterCard et Visa, de tels calculs ne nous révèlent pas d'informations pertinentes. Qui plus est, sachant que la société jouit d'une position de duopole fortement ancré, nous savons d'avance que le rendement sur le capital affiche une valeur élevée. Selon nous, le fait de connaître avec précision la différence entre le rendement du capital par rapport à son coût constitue une perte de temps.

On affirme dans l'analyse que si les flux de trésorerie libres (les flux d'argent moins les dépenses en capital) représentent plus de 5% des revenus, nous nous retrouvons avec une vache à lait (une compagnie aux profits stables et très rentable). Or, ce pourcentage peut s'avérer fort trompeur. En s'y fiant, on pourrait penser que la plupart des banques surpassent de loin une société comme Alimentation Couche-Tard. Dans le domaine financier, on retrouve des marges beaucoup plus élevées, car les coûts de ventes sont absents. En revanche, Couche-Tard doit acheter les produits qu'elle vend. Ses marges sont donc plus petites, mais la rotation des actifs compense amplement en atteignent des niveaux beaucoup plus élevés. Il s'agit simplement de la nature même du domaine. Un distributeur affiche de petites marges, mais vend beaucoup. Par conséquent, on ne peut pas affirmer qu'une société qui génère 5% de marges constitue une vache à lait, sans tenir compte du domaine dans lequel elle évolue!

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