Signe positif pour les banques

Publié le 09/01/2010 à 12:24

Signe positif pour les banques

Publié le 09/01/2010 à 12:24

BLOGUE.  

Pendant environ un an, les médias américains ont bombardé les lecteurs au sujet de l'immobilier commercial. Il s'agissait de la prochaine catastrophe à se produire, après l'effondrement de l'immobilier résidentiel. Donc, de bien mauvaises nouvelles pour les banques, puisque la plupart d'entre elles détiennent un généreux pourcentage dans cette catégorie de prêts.

Voici maintenant que certains rapports positifs apparaissent, comme dans l'article suivant : http://www.cnbc.com/id/34752048 (en anglais). Tout un changement! Et non, les taux de défaut ne sont pas à la baisse, et la crise dans ce secteur n'est pas terminée. Mais les éléments qui amèneront l'immobilier commercial à reprendre du mieux sont bel et bien présents.

La baisse des prix ont emmené beaucoup d'acheteurs à se manifester. Ces transactions permettent de limiter les dégâts chez les banques qui sont aux prises avec de nombreux prêts en défaut.  

Nous croyons cependant que la hausse boursière apporte une aide appréciable. La réflexivité, un concept développé par le célèbre gestionnaire de fonds de couverture Georges Soros, exerce un effet bénéfique sur les compagnies.

Nous l'avons vu récemment avec les banques. Lorsque leur prix montent en bourse, elles en profitent pour émettre de nouvelles actions. Bien sûr, une certaine dilution abaisse le profit futur par action. Cependant, cette dilution s'avère souvent plus bénéfique que nocive. Les émissions d'actions permettent de réduire l'effet levier des bilans. Il s'ensuit alors une meilleure évaluation de ces mêmes actions, car le risque perçu par les investisseurs est réduit.

Dans l'immobilier commercial, nous avons l'exemple de Northstar Real Estate (NRF-N), qui pourrait profiter de la hausse récente de son prix en bourse. En ce moment, son prix reflète le risque entourant ses nombreux investissements en immobilier. Cependant, tout ajout de capital constituerait une réduction de risque pour la compagnie. Comme le prix actuel se situe à une fraction seulement de sa valeur au livre, même une dilution de 30% pourrait favoriser une hausse du titre, si les dirigeants décidaient de procéder à d'autres émissions d'actions.

 Évidemment, il s'agirait d'une bonne nouvelle pour les banques qui ont prêté à ce genre de compagnies. En effet, si les entreprises en immobilier émettent des actions, c'est pour réduire leur endettement. Les banques se font donc rembourser. Par conséquent, les banques peuvent profiter non seulement de la hausse en bourse de leur propre titre, mais aussi de la hausse des titres de leurs clients!

P.S.: De façon générale, plus la bourse s'apprécie rapidement, plus le risque d'y investir est élevé, car le ratio cours-bénéfice augmente. Mais, nous assistons ici à une exception, dûe à la réflexivité. Pour que les marchés boursiers retournent à leur creux de mars, il faudrait beaucoup plus d'éléments négatifs que ceux que nous avions à ce moment-là. Il ne s'agit pas d'une prédiction de notre part, mais d'une simple constatation du niveau de risque dans les entreprises par rapport à l'an passé.

 

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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