Quoi faire avec un titre qui ne bouge pas?

Publié le 25/11/2011 à 18:02, mis à jour le 25/11/2011 à 21:06

Quoi faire avec un titre qui ne bouge pas?

Publié le 25/11/2011 à 18:02, mis à jour le 25/11/2011 à 21:06

Les revenus de Becker Milk ne croissent pas. Par conséquent, on peut difficilement compter sur une hausse des profits à long terme pour forcer le titre à s'apprécier. Cependant, ce dernier peut être acheté à fort escompte par rapport à sa valeur nette au bilan. Qui plus est, la valeur de ses immeubles a été récemment établie par les nouvelles normes comptables internationales. En vertu de ces normes, la société a choisi d'inscrire la valeur marchande et de procéder à des ajustements à tous les trimestres. Nous obtenons donc d'extrêmes variations, car un simple changement du taux de capitalisation peut produire une grande différence. Néanmoins, nous avons pu confirmer notre estimé que nous avions calculé auparavant. Étonnamment, même si le bilan s'est fortement apprécié suite à ces nouvelles normes comptables, le titre n'a pas réagi. Malgré sa valeur nette de 17$ par action, il demeure disponible à 11$ l'action, ce qui correspond à un escompte de 35%.

Un tel escompte procurera un rendement de 55% si le titre atteint la valeur qui figure au bilan. Cependant, il s'avère souvent nécessaire d'avoir un élément déclencheur pour espérer un certain rapprochement entre la valeur intrinsèque et la valeur en bourse. Auparavant, la direction de Becker Milk comptait vendre l'entreprise. Lorsque la crise a éclaté, ils ont écarté ce plan. Aujourd'hui, cette intention n'a pas encore été réitérée. Par conséquent, l'investisseur ne peut savoir combien de temps il devra attendre. Sa seule consolation réside dans le taux de dividende, qui s'élève à 6,4%.

Durant la crise, le titre s'est transigé à 5,00$. À ce prix, le dividende générait 12% de rendement. Ce dernier à lui seul constituait un élément déclencheur, car aussitôt que la panique s'est estompée, les investisseurs ont vite réalisé l'attrait d'un tel dividende. Certes, à 6,4% de rendement, on peut espérer que le titre sera plus prisé à moyen terme, mais ce n'est rien de certain. Alors, pour savoir s'il est avantageux de vendre ou de conserver un tel titre, on doit étudier le coût d'opportunité.

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

Les investigateurs financiers

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

19/04/2024 | Denis Lalonde

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.