Les mauvais rachats d'actions

Publié le 05/01/2010 à 16:00

Les mauvais rachats d'actions

Publié le 05/01/2010 à 16:00

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Combien de fois avez-vous entendu par le passé que le rachat d'actions par une compagnie constitue un élément positif du point de vue de l'investisseur?

Cette croyance est devenue très répandue. Premièrement, lorsqu'une entreprise achète ses propres actions, elle évite de procéder à une acquisition stupide. Nous savons bien que beaucoup de dirigeants sont tentés de faire grossir leur entreprise afin de justifier des plus gros salaires, tout en augmentant leur influence sur la scène financière.

 Or, un rachat d'actions constituerait une preuve du contraire, puisque l'argent est utilisé afin de faire un investissement dans l'entreprise elle-même. Cependant, il arrive souvent que les réelles intentions derrière cette tactique s'avèrent une appréciation à court terme du titre, afin d'augmenter la valeur des options que les dirigeants se sont faits émettre. À défaut d'accoître l'entreprise, faisons monter les actions!

Il arrive aussi, pour toutes sortes de raisons, qu'une compagnie rachète ses actions à un prix X, pour finalement émettre de nouvelles actions à un prix bien inférieur. C'est une bien bonne façon d'appauvrir les actionnaires. C'est le cas actuellement avec la compagnie Kraft. Et  comme Berkshire Hathaway est un actionnaire important de Kraft, M. Warren Buffett relève ce fait publiquement.

En effet, il mentionne dans les médias que Kraft rachetait ses actions lorsqu'elles se transigeaient à 33$ en 2007, pour un total de 3,6G$. Comme elle veut maintenant procéder à l’acquisition de Cadbury, elle est prête à émettre une quantité importante d’actions à 27$. Buffett pose la question suivante : « Est-ce que la direction pense que c’était une erreur de racheter ses actions à 33$, et que la vraie valeur est en fait de 27$? ».

Les profits annualisés de Kraft sont passés de 3.7G$ en 2007 à 3.3G$ dernièrement. Cependant, il s’agit probablement d’une situation temporaire, puisque les revenus eux, se sont accrus durant cette même période. C’est peut-être pourquoi Buffett s’est opposé à la transaction.

En conclusion, les annonces de rachats d’actions n’avantagent pas tout le temps les actionnaires.

 Article de référence :

 http://www.marketwatch.com/story/buffett-goes-activist-on-krafts-cadbury-bid-2010-01-05

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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