Ce qui freine vraiment la classe moyenne...d'ici

Publié le 06/01/2018 à 13:09, mis à jour le 06/01/2018 à 13:43

Ce qui freine vraiment la classe moyenne...d'ici

Publié le 06/01/2018 à 13:09, mis à jour le 06/01/2018 à 13:43

Plus de 7000 étudiants chinois en sciences participent à une cérémonie de graduation à l'été 2017.Photo: Gettyimages

Suite à la réforme fiscale mise en place aux États-Unis, plusieurs entreprises ont octroyé des primes et des augmentations de salaire, ou encore, ont bonifié les avantages sociaux de leurs employés. On compte maintenant plus de 100 sociétés à avoir participé à ce que certains qualifient de «Trump Bonuses» (en français, les primes de Trump).

Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour entendre des critiques à ce sujet: ce ne sont pas toutes les entreprises qui y ont participé, et celles qu’ils l’ont fait n’ont distribué qu’une petite partie de leurs gains engendrés par la réforme jusqu’à maintenant. On aurait probablement entendu moins de critiques si elles n’avaient rien distribué du tout.

On semble trop souvent oublier que bon nombre de personnes qui font partie de la classe moyenne possèdent des fonds de pension et des REER (ou 401K aux États-Unis). Ces épargnants bénéficient directement de la réforme.

Mais pourquoi voit-on ces améliorations d’un œil négatif?

Nous devons revenir au fameux débat sur les inégalités sociales. On ne sent pas, de façon générale, que la classe moyenne améliore son sort avec le temps, puisque le revenu des ménages a à peine augmenté au cours des dernières années.

On pourrait même penser que cette classe est appelée à disparaître avec le temps, surtout lorsque l’on songe à l’enrichissement constant des mieux nantis.

Nous avions écrit sur le sujet en 2014, expliquant que tout dépend de l’angle utilisé pour étudier le problème. Pendant longtemps en Amérique, la classe moyenne a été prospère, alors que la pauvreté extrême sévissait à bien des endroits dans le monde.

À l’époque, on entendait moins souvent de questionnements à propos des facteurs qui conduisent aux écarts de richesse. Pourtant, ceux-ci n’avaient jamais été aussi prononcés!

Nous vivons maintenant dans un monde de plus en plus connecté, où les barrières culturelles et géographiques se sont grandement estompées. Le problème ne réside pas principalement dans la robotisation et l’automatisation. La classe moyenne d’Amérique rivalise de plus en plus avec le reste de la planète, pour la simple raison qu’il existe maintenant des classes moyennes un peu partout.

L’humanité a avancé d'un grand pas dans son combat contre la pauvreté. Selon Bill Gates, qui participe à ce combat depuis longtemps par le biais de sa fondation, la pauvreté pourrait être éradiquée en 2030.

Beaucoup de pays ont vu naître une classe moyenne, alors que pendant longtemps, la pauvreté sévissait à la grandeur de leur population. La Chine, l’Inde, le Brésil et le Botswana constituent quelques exemples. Depuis la fin des années 90, les salaires en Chine se sont appréciés entre 10% et 20% par an. Les citoyens sont aussi de plus en plus instruits.

« Tous ces éléments font en sorte que la concurrence est à son paroxysme pour les travailleurs d’ici, dans un monde où la technologie nous rapproche comme jamais. »

Par conséquent, nous pensons que le problème de stagnation des salaires de la classe moyenne en occident n’est pas prêt de disparaître, peu importe le régime gouvernemental et les mesures entreprises à long terme.

Existe-t-il une lueur d’espoir face à cet enjeu? En épargnant et en investissant, une personne disciplinée peut non seulement se bâtir une réserve d’actifs générant des revenus, mais aussi bénéficier du phénomène de la mondialisation plutôt que d’en être victime.

Au sujet des auteurs du blogue: Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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