La dette du Québec : S&P pourrait nous donner un coup de main

Publié le 29/04/2010 à 11:04

La dette du Québec : S&P pourrait nous donner un coup de main

Publié le 29/04/2010 à 11:04

Blogue.

Ces temps-ci, on entend souvent parler de la Grèce et de certains autres pays, comme le Portugal et l'Espagne. Pour ceux qui suivent l'endettement de la Grèce depuis des années, l'histoire devient redondante. Oui, ça va mal, il y a trop de dette, mais le peuple ne veut pas changer ses habitudes.

Et bien, un nouvel élément intéressant se produit : la possibilité pour les détenteurs d'obligations de ce pays de perdre au moins 50% de leur capital si une restrucutration de la dette survient. Wow! N'est-ce pas merveilleux? À défaut de discipliner les emprunteurs, disciplinons les créanciers! Comme la dette est libellée en Euros, on ne peut pas compter seul sur l'effondrement de la devise pour rééquilibrer le tout, contrairement à ce que tentent de faire les États-Unis (ces dernier savaient très bien ce qu'il faisaient en forçant leurs créanciers à détenir leur dette en leurs propres dollars!).

La firme d'agence de crédit, S&P, produit un impact majeur sur l'attitude des créanciers lorsqu'elle se décide enfin à abaisser une cote de crédit. Avec l'aide de l'IMF, il est possible que ces créanciers aient à concéder une importante part du capital afin d'éviter de tout perdre. Si cela survient, parions qu'ils y penseront à deux fois avant de prêter à nouveau à un pays indiscipliné!

Cela nous fait donc penser au Québec et ses créanciers. À défaut de convaincre notre population de l'ampleur du carnage que nous sommes en train de créer, ceux qui détiennent les obligations du Québec pourraient mettre l'épaule à la roue, en ....concédant une part importante de leur capital!

Personnellement, nous trouvons illogique qu'il y ait des investisseurs qui soient désireux de prêter grâcieusement à notre Belle Province. Sans ces investisseurs, nous n'aurions d'autres choix que de nous serrer enfin la ceinture. Et bien, peut-être que les firmes S&P ou Moody's pourraient forcer la revue de notre budget. Si une décote importante survenait, de nombreux détenteurs d'obligations pourraient perdre de l'argent. La folie de l'endettement pourrait enfin cesser, et les générations futures n'auraient plus à supporter le poids de notre indiscipline.

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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