Deutsche Bank: des façons de profiter d'un rebond potentiel

Publié le 09/10/2016 à 11:41, mis à jour le 10/10/2016 à 08:05

Deutsche Bank: des façons de profiter d'un rebond potentiel

Publié le 09/10/2016 à 11:41, mis à jour le 10/10/2016 à 08:05

Photo: Bloomberg

Il y a beaucoup d’histoire derrière cette banque allemande. Elle a été fondée en 1870, et a subi des transformations importantes durant les deux guerres mondiales, pour ensuite être impliquée dans la crise financière de 2008-2009. Il s’agit de l’institution pour laquelle travaillait Gregg Lippman, qui correspond au personnage de Jared Venett dans le film «The Big Short».

Le titre de Deutsche Bank se négocie à la Bourse de New-York (NY., DB), et après avoir surpassé les 140$US avant la crise, il a dégringolé jusque dans les 20$US pour ensuite rebondir. Aujourd’hui, étant donné les poursuites des autorités qui affligent la banque, le titre se transige à un prix bien inférieur au creux atteint durant la crise.

Une occasion en or?

Soulignons le risque politique qui touche cette institution. Les autorités américaines réclament 14G$US à cause d'actes qui ont été commis durant la crise. Ce montant ressemble étrangement aux 13G€ que l'Union européenne réclame à Apple(Nasdaq, AAPL). Comme Deutsche Bank détient un capital CET1 (common equity tier 1) de plus de 43G€, il lui sera probablement possible de survivre. Le montant devrait être négocié à la baisse, et peut-être qu’elle lui sera accordé un certain temps pour éponger cette pénalité.

On doit toutefois également souligner le levier important sur son bilan, tant sur le plan des prêts que de ses actifs en fonction de son capital, sans même tenir compte des actifs hors bilan (produits dérivés et autres engagements).

Troquer le rendement potentiel pour une diminution du risque

Vous pensez que la Deutsche Bank devrait s’en sortir? Existe-t-il une façon plus ou moins sécuritaire d’investir dans un tel titre?

Nous pensons qu’il s’agit d’une bonne habitude à prendre que de toujours regarder les solutions de rechange aux actions ordinaires. Nous faisons référence à toute dette, actions privilégiées ou options qui se négocient. Jetons un coup d’œil du côté des options, car elles sont facilement accessibles à tous les investisseurs.

À la Bourse de New York, les actions ont clôturé à 13,64$US vendredi dernier. Vous pourriez songer à acheter le titre avec une assurance en cas de son effondrement, en acquérant également des options de vente.

Par exemple, les options venant à échéance en janvier 2019 et au prix d’exercice de 13$US requièrent un débours supplémentaire d’environ 3,80$US. Une telle prime représente toutefois plus de 25% du prix des actions. Avec une prime aussi élevée, vous accuserez une perte non négligeable même si vous exercez votre droit de vendre les actions à 13,00$US.

Une autre possibilité réside dans l’acquisition d’options d’achat. Plutôt que d’acheter le titre et de le jumeler avec une «assurance», on peut simplement acheter le droit de se procurer les actions à un prix prédéterminé dans le futur. Cependant, comme on peut s’en douter, ces options sont également onéreuses. C’est pourquoi la sélection d’un prix d’exercice bien supérieur s’avèrera potentiellement un meilleur choix. En optant pour un prix de 22,00$US par exemple, on ne paierait qu’approximativement 1,30$, soit près de 10% du cours actuel de l’action.

À première vue, on aura l’impression de laisser beaucoup de profits sur la table, puisqu’on ne participe point à l’appréciation entre 13,64$ et 22,00$, sans compter le 1,30$ de prime qui ne vaudra rien à l’échéance. Toutefois, ces options comportent une durée de plus de deux ans, permettant en cas de scénario positif, de participer à un revirement de la banque. La valeur au livre en dollars américains s’élève à plus de 34$US par action, ce qui laisse place à un grand potentiel à la hausse.

Si vous pensez que la situation changera rapidement chez Deutsche Bank, il existe des options moins dispendieuses. Celles échéant en janvier 2018 coûteront autour de 0,70$US à un prix d’exercice de 20$US. Cette prime représente un peu plus de 5% du cours actuel du titre, limitant ainsi votre perte à ce pourcentage.

À utiliser avec prudence et modération

Attention! Pour que la stratégie de réduction de risque fonctionne, vous devez respecter la pondération équivalente en actions. Par exemple, si vous étiez prêt à investir 13 600$US dans la Deutsche Bank, en acquérant 1000 actions, vous devrez acheter 10 contrats à 0,70$US, soit 700$US plus commissions.

Si vous investissez davantage, vous augmentez le risque, puisque le nombre d’actions équivalent deviendra plus élevé que lors d’un simple achat conventionnel du titre. Quant à votre rendement, calculez-le sur 14 300$US (13 600$ + 700$), et non sur 700$US! Vous constaterez bien sûr la réduction du risque, mais également la diminution du rendement potentiel.

Il ne s’agit point d’une recette miracle, mais simplement une façon de gérer le risque d’un portefeuille.

Pour réussir avec les options, on doit les utiliser comme un outil supplémentaire, et non comme un outil de base. Elles vous donnent simplement plus de possibilités de profiter de votre capacité à analyser les entreprises sous-jacentes, puisque parfois, tout comme pour les actions, elles seront surévaluées ou sous-évaluées. Rien de plus.

Au sujet des auteurs du blogue: Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

 

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