Investir à court terme: pas toujours de la spéculation!

Publié le 05/11/2009 à 14:00

Investir à court terme: pas toujours de la spéculation!

Publié le 05/11/2009 à 14:00

BLOGUE.  Acheter à un prix d'aubaine dans l'espoir de revendre lorsqu'un acheteur sera prêt à payer la vraie valeur, est-ce de la spéculation? C'est ce que semblent penser plusieurs investisseurs sérieux.

 Cette réaction survient souvent lorsque le gain espéré est à court terme, ou lorsque nous appliquons la philosophie de Benjamin Graham purement et simplement. Il arrive que nous achetions un titre, dans l'espoir de le vendre au bout de 6 mois, et non sur une longue période comme 5 ou 10 ans.

Ce n'est pas parce que vous n'investissez pas à long terme que vous spéculez nécessairement. Voici notre propre définition de ce qu'est la spéculation. Il s'agit d'une opération financière visant à engendrer un profit sans pour autant que les chances d'y arriver soient favorables.

 Par exemple, jouer dans les machines à sous dans un casino constitue une situation où les chances de produire un rendement satisfaisant sont faibles. Par contre, acheter une action privilégiée à 50% d'escompte dans l'espoir de la revendre au bout de 6 mois à 1 an constitue selon nous un excellent investissement. Certes, une action privilégiée n'est pas une entreprise en soi : elle ne nous donne pas accès aux profits. Cependant, si nous payons seulement la moitié de sa valeur originale, et que l'action génère normalement un dividende de 7,5%, nous nous retrouvons à multiplier ce rendement par 2 (donc 15%).

Dans une telle situation, nous justifions l'appréciation du titre par le simple fait que les investisseurs en général vont réaliser que la compagnie n'est pas en danger de faillite. Ainsi, nous savons que lorsqu'ils cesseront de penser trop négativement, ils seront intéressés à acquérir un titre générant un dividende presque garanti de 15%.

On pourrait appliquer une logique similaire à l'immobilier. Si en pleine crise, nous achetons une maison pour 50 000$, alors qu'elle en vaut normalement 150 000$, comment pourrait-on qualifier un tel investissement comme étant de la spéculation? Les chances sont-elles en notre faveur, même si nous comptons uniquement sur un futur acheteur pour réaliser notre profit?

Selon nous, appliquer les principes de Benjamin Graham est intelligent, même si parfois, les perpectatives de profits sont à court terme. Qu'en pensez-vous?

 

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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