Il l'a dit : c'est la faute du gouvernement!

Publié le 24/06/2011 à 11:04, mis à jour le 24/06/2011 à 11:27

Il l'a dit : c'est la faute du gouvernement!

Publié le 24/06/2011 à 11:04, mis à jour le 24/06/2011 à 11:27

© Erwan Davisseau | Dreamstime.com

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Une entrevue accordée à CNBC par Allan H. Meltzer s'avère fort instructive (voir l'entrevue avec M. Meltzer). Ce dernier est un professeur à la Carnegie Mellon University ainsi qu'un historien de la Fed américaine. L'objet de l'entrevue repose sur les politiques d'Obama, de la Fed et leurs effets sur les entreprises. On se pose la question à savoir si la réglementation leur nuit. Bien des lecteurs connaissent déjà notre point de vue sur ce point. Nous croyons que les limites imposées par les autorités découragent les entrepreneurs à embaucher davantage. Certes, on peut blâmer pendant longtemps le piètre état de l'économie. Mais justement : pourquoi la reprise piétine autant? Serait-il possible que les efforts du gouvernement ne visent point les bonnes personnes?

Le programme de santé instauré par Obama engendre non seulement des coûts supplémentaires pour les entreprises, mais surtout davantage d'incertitudes. Si General Motors (GM-N) avait su dans les années 70 les nombreux problèmes auxquels elle ferait face avec ses coûts de santé et ses accablants fonds de pension, elle aurait certes agi différemment. Aujourd'hui, les employeurs sont conscients de ces réalités. En Espagne, il est très difficile de congédier des employés. Quel est le résultat? Le pays est frappé par un taux de chômage que l'on pourrait comparer avec celui de la Grande Dépression aux États-Unis. Actuellement, on s'affaire justement à instaurer des réformes pour faciliter l'embauche et le congédiement d'un employé. Évidemment, de telles idées ne seront jamais retenues dans un concours de popularité auprès du public!

M. Meltzer a déclaré dans son entrevue (vers la fin de la vidéo) qu'il considère que Fannie Mae et Freddie Mac constituaient les causes du problème de la crise. On doit se rappeler que ces institutions encourageaient les banques à prêter à des ménages insolvables financièrement. Cette pratique était justifiée par l'objectif de rendre accessible le ''rêve américain'' à tous, peu importe sa situation financière. Maintenant que ces prêts ont commis leurs ravages, on cherche des coupables autres que ces institutions ainsi que le gouvernement qui les a influencées. Bien sûr, Obama n'est pas l'instigateur de l'épidémie de mauvais prêts des dernières années. Néanmoins, ses politiques visent à punir les sociétés financières et à les encadrer davantage. Donc, la crise fût principalement créée par une forte intervention de l'état, et on tente maintenant de la résoudre avec une plus grande intervention.

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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