Comment acheter un titre?

Publié le 02/03/2010 à 19:53

Comment acheter un titre?

Publié le 02/03/2010 à 19:53

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Voici comment bien des investisseurs entrevoient le processus d'achat d'un titre. Le gestionnaire procède à une analyse de la compagnie. Il étudiera ses rapports annuels, la compétition et évaluera la direction. Il cherchera des articles ou des recherches sur le titre en question, afin de pouvoir prendre une meilleure décision. Puis, si le titre passe tous les tests, il décide de l'acheter, mais surtout, il fixe une pondération. Par exemple, il peut viser d'en acheter à raison de 5% du portefeuille.

À partir de ce moment, le gestionnaire suit l'évolution de la compagnie, notamment en lisant les rapports trimestriels au fur et à mesure qu'ils sont publiés.

Cependant, cette façon de procéder comporte une lacune importante. Dans bien des cas, la recherche approndie s'arrête une fois que le titre est acheté. On fait un peu de recherche, on achète, et on attend! Il est normal dans un tel scénario que la diversification soit nécessaire, puisque la connaissance du titre n'est pas assez élevée pour être à l'aise avec une pondération de disons, 25%.

Nous préférons personnellement utiliser une méthode qui ressemble davantage au processus menant au mariage entre deux personnes. Lorsque deux personnes se rencontrent et se plaisent, elles font leurs premières recherches. Un échange d'information a lieu : que font-elles dans la vie, quelles sont leurs aspirations, etc. Puis, une deuxième rencontre a lieu. Le mariage ne survient pas en peu de temps! Comme il s'agit de quelque chose de sérieux, il faut prendre le temps de connaître la personne à fonds avant de s'engager.

On peut faire le parallèle avec les actions. Lorsque nous trouvons un titre aux caractéristiques intéressantes, nous prenons souvent une position de départ. Cela peut être entre 2 et 5% du portefeuille. Malgré toutes nos recherches préliminaires, il est certain à 100% que nous en saurons plus au bout de 6 mois qu'initialement.

Plusieurs facteurs expliquent ce fait. Premièrement, il s'avère plus facile de faire une recherche approfondie sur un titre que l'on possède que sur un titre non détenu en portefeuille. Lorsque l'on est déjà exposé à un certain risque, notre concentration lors de l'analyse du titre aura tendance à être plus prononcée lors des recherches subséquentes.

Deuxièmement, avec le temps, on comprend mieux un domaine ou le fonctionnement d'une entreprise. Par exemple, si vous achetez une compagnie aérienne, vous aurez tendance dans le futur à prêter l'oreille à toute information reliée à ce secteur, puisque c'est maintenant dans votre intérêt. Qui plus est, certains détails qui étaient peut-être plus difficiles à comprendre lors de la recherche initiale deviennent soudainement plus claires à force d'étudier.

Troisièmement, nous sommes des humains. Nous n'avons pas la même humeur chaque jour. Si pour une journée en particulier, nous sommes plus enthousiastes que d'habitude, notre façon de voir la compagnie convoitée pourrait être altérée. Donc, en procédant à des achats progressifs, on se permet de prendre du recul et de constamment remettre en question l'accumulation du titre.

Si on vous présente deux personnes mariées, vous penserez probablement qu'elles se connaissent depuis longtemps. Mais si on vous dit qu'elles se sont rencontrées la semaine passée, vous aurez probablement la réaction suivante : ''Ouf!''. C'est la même chose avec un titre qui est détenu à 25% dans un portefeuille. La plupart des gens ont tendance à se dire ''Ouf!'', car ils croient souvent que le titre a été acheté sur un coup de tête (ce qui s'avère le cas pour beaucoup d'investisseurs, nous devons avouer!).

 

 

 

 

 

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