Catastrophe en vue pour le Québec?

Publié le 08/09/2013 à 16:51, mis à jour le 09/09/2013 à 15:51

Catastrophe en vue pour le Québec?

Publié le 08/09/2013 à 16:51, mis à jour le 09/09/2013 à 15:51

En tenant compte du vieillissement de la population, les soins de santé pourraient aisément grimper de 5% par an. D'ici 5 ans, ces coûts ajouteraient 8G$ au déficit. Quant aux autres postes de dépenses, ils gonfleront assurément. Avec toutes les pressions sociales pour obtenir l'éducation gratuite et davantages de places en garderie, pour ne nommer que deux exemples, difficile d'entrevoir une diminution des dépenses à long terme. 

Un certain poste de dépenses nous inquiète encore plus. Il s'agit du service de la dette. Le coût actuel s'élève à 8G$. Ces débours sont de nature récurrente, et ils n'améliorent en rien notre qualité de vie. Une bonne partie des intérêts relèvent simplement des dettes créées par les déficits passés. 

Heureusement en ce moment, les taux d'intérêts sont favorables à l'endettement. On peut constater à quel point en observant les obligations qui ont été émises il y a longtemps. Par exemple, une série d'obligations datant de 1993 et échéant en janvier 2023 comprennent des coupons d'intérêts de 9,375%. Comme elles se sont appréciées pour tenir compte de la baisse des taux, le rendement actuel n'est que de 3,7% pour ceux qui les achètent sur le marché d'aujourd'hui. Donc, au fur et à mesure que certaines obligations venaient à échéance, le gouvernement a pu se refinancer à des taux plus faibles. Quant à la nouvelle dette, elle est également émise aux taux actuels. 

Tout ceci pourrait basculer si les agences de notation devenaient nerveuses au sujet de nos finances. Autrement dit, même en l'absence d'une augmentation des taux d'intérêt de la part de la Banque du Canada, les taux demandés par les investisseurs seraient nettement plus élevés si notre province était affectée par une série de décotes. Imaginons un instant si le service de la dette en venait à atteindre le double de ce qu'il est présentement. Pourrions-nous faire face à des dépenses supplémentaires de 8G$?

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

Les investigateurs financiers

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