Bourse : le calme avant la tempête?

Publié le 17/04/2016 à 13:23

Bourse : le calme avant la tempête?

Publié le 17/04/2016 à 13:23

La saison des résultats du premier trimestre est entamée, et nous avons jusqu’ici été agréablement surpris par les résultats de quelques-unes de nos sociétés. Il y a à peine deux mois, le comportement des titres en Bourse laissait présager des temps très difficiles. La Chine faisait les manchettes.

Comme la plupart du temps, les peurs ont fini par s’abattre quelque peu, et nous assistons à un certain rebond en Bourse. Des changements importants sont-ils survenus depuis? Nous croyons que non. Chaque situation effraie, suivie d’une période d’accalmie, tel un squelette dans un placard de maison hantée d’un parc d’attractions. Il sort au passage du banc roulant où siègent les clients, pour tranquillement se ranger après.

Prenons le cas de la Grèce, qui peine toujours à rencontrer les exigences de ses créanciers. Nous entendons parler de ce pays depuis au moins 2010, et nous n’avons pas encore assisté à des améliorations notables. Pourquoi la situation ne change-t-elle point? Nous croyons qu’une explication plausible repose en partie dans la réaction des gens aisées financièrement face aux problèmes économiques du pays. Cette vidéo qui date de l'été dernier (cliquer ici) donne un aperçu de ce qui s’est passé depuis 2010, lorsque la crise éclata.

En résumé, des gens riches du pays ont déménagé leurs sous et en ont profité pour acquérir de l’immobilier à Londres. Par conséquent, les mesures d’austérité entreprises ne suffisent point. Il aurait fallu ajouter des mesures encourageant la création de richesse dans l’espoir d’éviter un exode des mieux nantis. Cinq ans plus tard, on annonce aujourd’hui même que les créanciers du pays songent à exiger de nouvelles mesures d’austérité, car Athènes risque de ne pas rencontrer ses cibles fiscales.

Les problèmes sont donc appelés à réapparaître. Il en est de même pour la plupart des pays développés, où les déficits chroniques sont globalement acceptés. Le Canada semble avoir emboîté le pas, avec la création de nouvelles politiques visant à augmenter substantiellement les dépenses. D’ici quelques années, même sans récession, le pays pourrait faire les manchettes par rapport à l’état de ses finances. Nous assistons donc à une forte tendance à l’endettement chronique un peu partout.

Inutile d'attendre l'impossible

Or, il existe réellement des investisseurs qui à l’heure actuelle, attendent patiemment que les pays développés diminuent leur dette avant de commencer à investir! Autrement dit, ils vont occasionnellement dénicher une superbe société très rentable, nageant dans les liquidités en plus d’être disponible à un prix attrayant. Cependant, ils s’inquiètent des finances publiques, et pensent aux terribles conséquences que cette situation pourrait exercer sur l’entreprise convoitée.

Si vous attendez la fin de ces problèmes pour investir, vous risquez d’atteindre l’âge de la retraite sans avoir commencé. À défaut de pouvoir contrôler les agissements de nos gouvernements, nous nous voyons offrir la possibilité de bénéficier de la volatilité qu’ils créent. En outre, le très faible niveau des taux d’intérêt a favorisé l’apparition de deux phénomènes ayant un impact considérable dans la vie d’un investisseur. D’une part, il place fortement en situation de désavantage les épargnants recherchant les revenus fixes. D’autre part, il allonge considérablement la présente tendance d’endettement. Avec des prêts exigeant 2% d’intérêts, vous pouvez survivre longtemps avec de grosses dettes. Les investisseurs ne doivent pas donc se laisser surprendre par le manque de progression à ce sujet dans le temps.

Comme toujours, nous ne pouvons pas prédire les conséquences finales de cette tendance. Toutefois, en mettant l’emphase sur une marge de sécurité importante sur chacun des titres que vous sélectionnez, vous diminuerez drastiquement les risques financiers, tout en générant des profits dans votre portefeuille sur le long terme.

 

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